Atlantico.fr - 5.06.2014
Les socialistes ont déclaré avoir dépensé 5,5 millions d'euros dans le domaine de la "propagande" et de la "communication". L'UMP annonce plus de 33 millions d'euros déboursés pour le même poste.
Alors que le retour de Nicolas Sarkozy est sur toutes les lèvres, Le Monde publie un article dans lequel on apprend des détails sur sa campagne de 2012. Titré "La campagne Sarkozy ou la folie des grandeurs", le journal fait quelques révélations. Il dévoile notamment que le 26 mai dernier, les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) ont quitté le siège d'Évent & Cie, la filiale du groupe Bygmalion, avec des caisses entières de factures.
Mais le journal indique surtout que Franck Attal, le directeur de la filiale, a confirmé que la campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy a bien été "entachée d'irrégularités financières", dont de fausses factures.
Mais ce n'est pas tout : de nombreux collaborateurs sont visés par les propos de Franck Attal, dont Jérôme Lavrilleux, le bras droit de Jean-François Copé pendant la campagne présidentielle de 2012. Le Monde a fait parler de nombreux protagonistes sous couvert d'anonymat.
Jérôme Lavrilleux s'était confié à BFM.TV le 26 mai dernier, en pleurs, acceptant sa part de responsabilité. "L'engrenage irrésistible d'un train qui file à grande vitesse et où les personnes qui devaient tirer sur le signal d'alarme ne l'ont pas fait", avait-il déclaré. Après avoir assuré le rôle de fusible, l'ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé pourrait tout lâcher et donner les noms de ceux qui ont fauté. Les regards convergent en direction de Guillaume Lambert - et, plus haut, vers la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy.
Le journal nous donne aussi des chiffres sur cette campagne gigantesque. On apprend par exemple que, à l'UMP, les frais de voyage de la campagne de 2012 s'élèvent à 9 752 389 euros. Le PS, lui, déclare 3 113 646 euros. Dans le même ordre, les socialistes ont déclaré 5,5 millions d'euros de dépenses de "propagande et de communication", quand l'UMP annonce plus de 33 millions d'euros déboursés au même chapitre...
Le Monde raconte enfin que les dépenses de campagne ont grimpé à cause d'une multitude de desiderata de l'équipe du candidat Sarkozy ou de son entourage. Celui-ci, prompt à devancer les désirs de Sarkozy, veut toujours plus de tout : des portiques de sécurité à foison, les bancs des gradins qu'il faut gainer de bois… Sans compter les cantines pour ravitailler bénévoles et services de sécurité, soit plusieurs centaines de personnes par meeting. Et les réunions publiques s'accumulent : "facturées 250 000 à 300 000 euros pour une salle moyenne, souvent programmées au dernier moment, ce qui entraîne une hausse faramineuse des coûts", peut-on lire dans le quotidien qui a recueilli de nombreuses autres informations sur cette affaire.
(http://www.atlantico.fr/pepites/campagne-nicolas-sarkozy-en-2012-monde-devoile-exigences-folles-candidat-1600487.html)