L'Irak renoue avec les attentats à la bombe

Il y a quelques jours à peine, Bush a cru devoir se féliciter publiquement de l'amélioration des conditions sécuritaires en Irak et envisager même un retrait des troupes avant terme. Mais, à cause de cette fanfaronnade bien inutile, les criminels sont revenus à la charge. Deux bombes ont explosé ce matin dans des marchés de Bagdad, causant, parmi la population irakienne, 64 morts et plus d'une centaine de blessés.

Commis par des femmes kamikazes, les attentats ont visé des marchés bondés en cette journée de repos hebdomadaire.

La première a explosé à 10 h 40, indique une dépêche, au centre de Bagdad, occasionnant 46 tués et 82 blessés. Dix minutes plus tard, une seconde déflagration, survenue au quartier sud-est de la capitale, fait 18 morts et 25 blessés.

Ces nouveaux attentats démontrent, s'il en était besoin, que la sécurité est loin d'être rétablie en Irak, même si, paradoxalement, tout au long des quatre derniers mois de 2007, la situation semblait se calmer quelque peu.

Au total, 541 victimes irakiennes ont été dénombrées en janvier dernier, soit un chiffre considéré comme inférieur à la moyenne enregistrée depuis deux ans. Les Américains ont perdu durant la même période 39 soldats, contre 23 le mois précédent.

Les chiffres ont été revus considérablement à la hausse. Il s'agit désormais de 98 tués et 208 blessés dénombrés dans les deux attentats d'hier à Bagdad.

Tous les deux ont été perpétrés par deux femmes handicapées mentales qui portaient, chacune, des vestes garnies de quelques 15 kg d'explosifs mis à feu à distance à l'aide de téléphones portables.

Ces violences ravivent les blessures déjà non cicatrisées que l'Irak a enregistrées des années durant contre les troupes d'occupation, d'une part, et dans des conflits interethniques, d'autre part.