Il faut lire, lire et toujours lire

Une dépêche de l'AFP publiée dans Métro indique qu'au village espagnol de Noblejas, le maire, Jimenez Crespo, a décidé d'offrir aux familles un euro par heure passée à la bibliothèque par leurs enfants de l'école primaire.

Cette louable initiative qu'il appelle lui-même "pionnière et ambitieuse en matière d'éducation" est destinée, a-t-il déclaré, à "renforcer le rôle actif des parents dans l'éducation de leurs enfants".

A n'en pas douter, le niveau souvent déplorable de la formation à la langue, perceptible à très grande échelle dans les pays développés mais aussi dans tous les autres, se ressent en vérité dans les graves lacunes qui se rencontrent de plus en plus dans la prose des gens ne dépassant pas la cinquantaine. La télévision, qui absorbe le plus clair du temps libre des enfants comme des adultes, a réussi la prouesse de creuser une profonde désaffection pour la lecture, sans rien donner en échange qui corrige l'insuffisance notoire au double plan de l'orthographe et de la grammaire. Nous arrivons ainsi à la découverte, jour après jour, de textes très souvent bourrés de fautes, y compris dans le monde universitaire, chose qui était pourtant scandaleuse il y a quelques décennies à peine.

Avec Internet qui tend encore à remplacer la télé, il n'est pas sûr que les centaines de millions de ses fans y trouvent matière à corriger leurs insuffisances, tant les objectifs recherchés ne coïncident pas nécessairement avec le besoin d'améliorer la connaissance de la langue. Les forums, les blogs et autres lieux d'échanges témoignent à profusion de cette plaie qui ronge profondément les valeurs fondamentales qui font la richesse et la beauté de toute langue.