Pour Washington l'argent n'a vraiment pas d'odeur

Il n'y a pas si longtemps, un procès retentissant a été fait à Saddam et à sa clique de criminels, après les avoir ciblés quasiment pour leur seule appartenance au Baas, le parti au pouvoir à l'époque du dictateur.

Des condamnations à mort ont même été prononcées contre certains d'entre eux reconnus coupables d'avoir commandité le gazage de Kurdes. Mais, au-delà, c'était principalement l'épine dorsale du Baas que l'équipe de Bush visait pour s'assurer un contrôle pérenne de l'Irak.

Aujourd'hui, curieusement, l'on range aux oubliettes toutes les acrimonies proférées jusqu'ici contre le Baas, et l'on se propose de faible table rase du passé et d'aborder l'avenir sous de nouveaux auspices. Du coup, on décide, à la stupéfaction de tous, rien moins que la réhabilitation du Baas en Irak, et la remise en selle de tous les anciens militants de ce parti, quel que soit leur grade et leur fonction. Bush croit ainsi pouvoir faire recouvrer la paix au plus vite dans ce pays où l'on comptabilise d'ores et déjà plus de 150 000 morts depuis le début de l'agression américaine.

Parce qu'en vérité, ce qui intéresse par-dessous tout cette clique de bandits qui ont assiégé et brisé l'Irak est bien de mettre la main sur le pétrole et rien d'autre. Pourquoi donc se formaliser pour des considérations futiles si l'essentiel, le nerf de la guerre, autrement dit l'argent est désormais préservé et en lieu sûr ?