Le Huffington Post | Le Huffington Post – 26 janv. 2015
par Malik Tahir
Le gouvernement envisagerait de concert avec la Banque d'Algérie de dévaluer le dinar afin de brider les importations et de les réduire de 20 milliards de dollars, indique le journal Reporters dans son édition d'aujourd'hui.
La Banque d'Algérie, indique le journal, a confirmé au gouvernement que la monnaie nationale était "surévaluée", ce qui constitue une "subvention déguisée" aux importations qui ont dépassé les 58 milliards de dollars à la fin 2014.
Le gouvernement qui cherche à "casser la hausse effrénée des achats à l'extérieur" va demander à la Banque d'Algérie de changer de politique sur le dinar qui serait encore "surévalué" malgré une dépréciation de sa valeur enregistrée au cours de l'année 2014.
La Banque d'Algérie avait indiqué dans un communiqué à la fin de l'année dernière que durant les 11 premiers mois de 2014 (le dinar) s'est déprécié par rapport à la même période de 2013, de 0,62% par rapport au dollar et de 1,56% contre l'Euro.
"Certaines de nos sources confirment que le gouvernement passera, entre autres, par la Banque d’Algérie pour casser la hausse effrénée des importations et de réduire leur valeur d’au moins 20 milliards de dollars" écrit Reporters.
"Au-dessus du prix de l'équilibre"
En clair, un dinar dont la valeur se situe "au-dessus du prix de l'équilibre" devient une subvention déguisée aux importations et "dessert" la production. La surévaluation du dinar a tendance, en outre, à réduire les "les recettes en dinars de la fiscalité pétrolière".
La Banque centrale qui était jusque-là soucieuse de maitriser l'inflation a laissé "filer" la facture des importations va devoir apporter des correctifs pour juguler l'explosion des importations et répondre aux soucis budgétaires liés à la baisse des recettes hydrocarbures.
Il n'est plus question pour le gouvernement de "garder le dinar au-dessus de son prix d’équilibre" écrit le journal qui s'attend à ce que le "dinar suive une tendance baissière, parallèlement à la chute des prix du pétrole brut sur les marchés".
"Il faut s’attendre à ce que la valeur du dinar chute cette année. C’est l’un des leviers sur lesquels entend jouer le gouvernement pour réduire la facture des importations" et le fait que la "fièvre inflationniste de 2012" a disparu l'encourage à ne plus accepter de maintenir le dinar "au-dessus de sa valeur d’équilibre".
Une dévaluation du dinar devrait effectivement affecter directement les importateurs et entrainer une hausse des prix à l'import. Une aubaine pour les producteurs locaux?
Boudjemaâ Kemmiche, président du consortium algérien de l’industrie agro-alimentaire (ACA) a déclaré il y a deux semaines au journal El Watan que les prix des produits locaux ne connaitront pas une hausse en 2015.
"Même s’il y a une légère hausse sur les matières premières importées, elles sont compensées par "une réduction des marges" avait-il indiqué.
(http://www.huffingtonpost.fr/2015/01/26/taux-conversion-dinar-devaluation-algerie_n_6547432.html?xtor=AL-32280680)