Le Monde.fr avec AFP | 03.07.2014
Iñaki Urdangarin, à MajorqueUn suspect-clé de l'affaire de corruption qui menace d'envoyer de manière inédite la sœur du roi d'Espagne, Cristina, et son époux Iñaki Urdangarin devant la justice a témoigné contre ce dernier, selon un document de justice dont a obtenu copie l'AFP jeudi 3 juillet.
Marco-Antonio Tejeiro, comptable inculpé dans l'affaire, a dénoncé devant le procureur Pedro Horrach l'emploi de «
factures ne répondant pas à des services réellement fournis » par l'institut Noos, une société à but non lucratif qu'Iñaki Urdangarin présidait entre 2003 et 2006, mais qui servait en fait à ce dernier et à son associé «
à se répartir » ses bénéfices.
LE DOSSIER NOOSL'infante Cristina, 49 ans, a été mise en examen pour «
fraude fiscale » et «
blanchiment » par le juge de Palma de Majorque José Castro le 25 juin, moins d'une semaine après l'abdication du roi d'Espagne Juan Carlos et la proclamation de son fils, Felipe VI.
L'«
affaire Noos » implique d'abord le mari de l'infante, l'ancien handballeur professionnel Iñaki Urdangarin, accusé notamment de «
détournement de fonds publics », de «
délit fiscal », de «
fraude », de «
faux et usage de faux » ou de «
trafic d'influence ».
Selon l'acte d'accusation, M. Urdangarin aurait utilisé la fondation
Noos, spécialisée dans le conseil en sponsoring sportif, pour le détournement présumé de près de 6 millions d'euros de fonds publics provenant des régions de Valence et des Baléares. M. Urdangarin aurait profité de son appartenance à la famille royale pour obtenir ces juteux contrats. Une partie des sommes perçues aurait ensuite été détournée vers la société patrimoniale
Aizoon, qu'il détient à 50 % avec son épouse, l'infante Cristina.
(http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/07/03/espagne-le-beau-frere-du-roi-accuse-de-corruption-par-un-suspect-cle_4450507_3214.html)