20minutes.fr - 1er.06.2014
par Anaëlle Grondin
WEB - Des images contenues dans des mails, postées sur Facebook ou bien extraites de chat vidéo, selon le New York Times…
Vos selfies utilisées comme « mug shots » dans les dossiers de la NSA? Le Washington Post et le Guardian révélaient au monde entier l’an dernier que l’agence américaine interceptait de larges quantités de données téléphoniques et électroniques. Mais ce n’est pas tout. Elle intercepte aussi des millions de photos d’internautes chaque jour pour son programme de reconnaissance faciale, affirme le New York Times ce week-end dans un article édifiant basé sur des documents datant de 2011.
Le recours à cette technologie s’est intensifié depuis 2010
La NSA s’intéresse à tous types de données pour identifier plus facilement ses cibles: texte, voix, empreintes, images. Les documents que s’est procuré le New York Times montrent que le recours à la reconnaissance faciale s’est intensifié ces quatre dernières années. Une période qui coïncide avec l’avènement des selfies et de la publication de photos de son quotidien sur les réseaux sociaux.
Le journal américain indique que l’agence de surveillance américaine s’est dotée en 2010 d’un nouveau logiciel permettant d’exploiter le flux d’images contenues dans les mails, SMS, sur Facebook, les vidéo chat, et autres formes de communications sur Internet. Toutes les traces laissées lors de ces activités régulières sur Internet sont compilées. Mais la NSA utilise également des logiciels développés par des entreprises privées pour traiter ces images, comme PittPatt (qui appartient à Google). « Il y a encore des limites techniques à [la reconnaissance faciale], mais la puissance de calcul ne cesse de croître », a déclaré au journal américain Alessandro Acquisti, un chercheur spécialisé en reconnaissance faciale.
« Un arsenal complet qui exploite numériquement les traces qu'une cible laisse »
« Nous ne pourrions pas faire notre travail si nous n'avions pas cherché des façons d'améliorer en permanence la précision des activités de renseignement », s’est défendue une porte-parole de la NSA. Elle a ajouté que la NSA n’avait pas accès aux photos des permis de conduire ou passeports enregistrées dans les bases de données des États, mais n’a pas voulu dire si la NSA avait accès aux photos des demandeurs de visa que possède le Département d’État, ni si l’agence recueillait des photos d’Américains sur Facebook ou un autre réseau social.
En revanche, un document de 2010 indique que la NSA s’appuie sur « un arsenal complet qui exploite numériquement les traces qu'une cible laisse dans ses activités régulières sur le net pour recueillir des informations bibliographiques et biométriques » des individus.
Pas de lois pour protéger de la reconnaissance faciale
Aux États-Unis, les lois sur la vie privée ne prévoient pas de protections spécifiques concernant la protection des données liées à la reconnaissance faciale. Mais l’agence américaine doit avoir le consentement de la justice pour collecter les photos des Américains. Toutefois les communications dépassant les frontières y échappent. Des photos envoyées par mail à quelqu’un qui réside hors des États-Unis ne sont pas à l’abri. Comme celles que s’échangent les Européens.
(http://www.20minutes.fr/article/1390337/ynews1390337?xtor=RSS-176=
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