Il était vraiment dommage que Moulessehoul, alias Yasmina Khadra, écrivain de renom, se soit longtemps laissé abuser par les boniments du régime en place, lequel, maintenant qu'il n'a plus besoin de ses services, le renvoie désormais à ses pénates sans tambour ni trompette, lui faisant ainsi subir le même sort réservé à Khalida Messaoudi, son ex-ministre de tutelle.
À lire, en effet, les toutes premières déclarations de Moulessehoul lors de sa nomination à Paris, on ne peut manquer d'éprouver quelque gêne à le trouver tout aussi flatteur et arrogant qu'il est devenu opposant résolu et plein de morgue depuis le moment de son entrée en lice dans la course à la présidentielle. Il lui aura donc fallu un certain temps d'immersion dans le cocon des hautes sphères politiques algériennes pour se rendre à l'évidence finalement, ses valeurs n'ayant rien de commun avec celles des hommes farfelus composant en grande partie ces dernières.
Cela dit, il reste qu'il doit à ses lecteurs, si fortement consternés par ses premières prises de position insensées, son mea culpa franc et sincère qu'ils sont en droit d'attendre...