Le Figaro.fr - 3.05.2013
par Arnaud de La Grange
Les autorités ont démantelé un gigantesque réseau de trafic de viande. Plus de 900 personnes ont été arrêtées autour de Shanghai et dans la province du Jiangsu.
En Chine, on ne sait plus à quelle viande se vouer. Après les porcs flottants du Huangpu, les poulets grippés, voilà que l'on apprend que le bœuf et le mouton descendent parfois du rat. Et non, pas comme en France, seulement du cheval. Le ministère de la Sécurité publique vient d'annoncer que de gigantesques réseaux de trafiquants de viande venaient d'être démantelés. L'opération a duré trois mois, et plus de 900 personnes ont été arrêtées, autour de Shanghai et dans la province du Jiangsu. Le seul trafic de viande de rat, ou de renard, vendue comme du mouton a rapporté plus de 1,6 million de dollars.
Malgré les efforts de la police, la sécurité alimentaire reste un sérieux problème, ont reconnu les autorités. En avouant leur perplexité devant « de nouvelles situations émergeant avec de nouvelles caractéristiques »... Doux euphémisme pour qualifier l'imagination sans bornes des trafiquants, qui utilisent toutes sortes d'additifs pour donner à un animal le goût d'un autre. Dans le Guizhou, on mélangeait une solution à base de peroxyde d'hydrogène à des pattes de poulet, une gourmandise très prisée. La viande est aussi souvent « gonflée » à l'eau. Plus de 20.000 tonnes de « fausse viande » ont été saisies.
Cette nouvelle affaire a déclenché des millions de commentaires sur Weibo, le Twitter chinois. Elle intervient alors que le poulet chinois subit de plein fouet l'épidémie de grippe H7N9. Et après que plus de 16.000 cochons ont été repêchés dans le fleuve irriguant la capitale économique du pays, sans qu'une réelle explication ne soit donnée à cette hécatombe porcine. En toile de fond, il y a aussi les affaires d'huile alimentaire recyclée et de lait en poudre pour bébé contaminé avec des produits chimiques dangereux.
Ce vendredi toujours, la Cour Suprême a étoffé une loi permettant de punir les crimes de sécurité alimentaire. Elle rajoute dans la liste le fait de vendre de la nourriture excessivement chargée en produits chimiques ou fabriquée avec de la viande provenant d'animaux malades ou morts pour une raison inconnue.
(http://www.lefigaro.fr/international/2013/05/03/01003-20130503ARTFIG00396-chine-du-rat-ou-du-renard-a-la-place-de-la-viande-de-boeuf.php)