Selon Le Soir d'Algérie, un simple contrôle de routine des services d'hygiène à Annaba (extrême est du pays) a permis de découvrir, dans les restaurants longeant la corniche, de la viande d'âne servie en lieu et place du bœuf.
Les examens médicaux faits sur place et les analyses en laboratoire ont encore révélé que cette viande comme le poisson servis dans ces lieux étaient non seulement avariés mais infectés et purulents.
La rumeur publique qui courait ces dernières semaines à propos de la commercialisation du poisson pourri et de ce type de viande impropre à la consommation s'est avérée donc justifiée.
Le plus grave est que les restaurateurs responsables tentaient de masquer les odeurs pestilentielles en versant du grésil sur ces matières. Produit chimique hautement toxique, le grésil s'ajoutait encore comme facteur nocif susceptible d'affecter gravement la santé des consommateurs.
La sanction aussitôt prise ferme pour un mois les commerces impliqués, sans préjudice des résultats de poursuites judiciaires engagées concomitamment.
Un souvenir me revient en mémoire, à ce propos. Il s'agit de la réaction d'un boucher oranais devant ses juges, après avoir été, dans un lointain passé, pris en flagrant délit de vente de viande d'âne. Le président, qui devait l'entendre en pleine audience du tribunal, avait été pris soudainement de nausée, à la lecture de l'arrêt de renvoi.
"- Tu n'as pas honte de servir à tes clients une viande aussi dégueulasse, lui a-t-il fait observer.
- Mais, monsieur le président, la viande d'âne est aussi blanche que la neige. Elle ne fait aucun mal à l'être humain."
Le juge, estomaqué, s'est fendu alors d'une grimace accompagnant son dégoût.
"- Brrh !
- Mais, monsieur le président, je vais vous prouver qu'elle ne fait aucun mal.
- Comment ça ? s'étonne le président.
- Vous-même en aviez acheté chez moi. Et je me rappelle vous avoir servi un bon morceau."
Sans craindre de provoquer l'hilarité dans la salle, le président a aussitôt raclé sa gorge, cherchant à rendre non pas ce qu'il avait mangé la veille mais tout ce qu'avait ingurgité son estomac depuis le fameux jour...