TSA - 16.08.2012
par Riyad Hamadi
Plus de 1 500 candidats à l’émigration clandestine ont péri en Méditerranée en 2011 alors qu’ils tentaient de rejoindre la rive sud de l’Europe à partir des côtes nord‑africaines, a indiqué ce jeudi 16 août Human Rights Watch (HRW) dans un document. Ces émigrés clandestins sont originaires de plusieurs pays d’Afrique du Nord, dont l’Algérie, et de l’Afrique subsaharienne.
L’année passée a été la plus meurtrière pour les clandestins, selon cette ONG de défense des droits de l’Homme qui précise qu’un total de 13 500 personnes ont trouvé la mort dans de telles tentatives de traversée depuis 1998. Depuis le début de cette année, le nombre de décès connus s’élève à 170, dont 54 personnes ont coulé début juillet en Méditerranée alors qu’elles étaient à bord d’un petit canot pneumatique en direction des côtes européennes. Ce drame a été raconté par un survivant, un Érythréen qui était en compagnie de ces 54 personnes, selon HRW.
HRW estime que les opérations de sauvetage en Méditerranée sont entravées par « le manque de coordination, des litiges sur la responsabilité, des mesures dissuadant les navires commerciaux de mener des sauvetages et mettant l'accent sur la police des frontières ». Pour cette ONG, les candidats à l’émigration clandestine en Europe sont « des personnes fuyant les persécutions ou à la recherche d'une vie meilleure et tentant la dangereuse traversée depuis la côte nord‑africaine vers l'Europe, souvent dans des embarcations de fortune et dangereuses ». « Il est effrayant de penser combien de ces décès auraient pu être évités », a déclaré Judith Sunderland, chercheuse sénior à HRW pour l’Europe occidentale, citée par le rapport. Pour HRW, la prévention des décès en mer doit être au cœur d'une approche coordonnée à l'échelle européenne de la migration par bateau.