Demi-défaite pour Chavez

Le président venezuelien, Hugo Chavez, a reçu un véritable camouflet, hier, à l'issue d'un scrutin qui a rejeté la révision constitutionnelle qu'il avait souhaitée.

Par 51 % des suffrages, sur une participation estimée à 56 %, les électeurs ont rejeté le projet qui, pour le président en exercice, constituait un vrai défi. La réforme recherchée lui aurait donné l'accès à un nombre illimité de mandats, d'un côté, et assuré, de l'autre, la possibilité de censurer la presse en situation de crise, de contrôler la banque centrale et enfin de réduire à six heures la journée légale de travail.

Certes, on lui prêtait là-dessus l'intention de mettre en place un socialisme du modèle cubain, mais cela reste du domaine des simples supputations.

Pour la première fois, Chavez se trouve ainsi désavoué, toutes les élections précédentes lui ayant été favorables. Cela ne l'a pas empêché d'accueillir sportivement les résultats, allant jusqu'à rassurer ses partisans : "Ne vous sentez pas tristes et peinés !" et féliciter ses adversaires pour leur victoire.

Pour relativiser une telle défaite, convient-il de reconnaître à ce bouillant chef d'Etat comme à ses concitoyens une maturité exemplaire. A l'inverse de ce que les régimes dits dictatoriaux pratiquent chez eux, le scrutin du Venezuela s'est déroulé dans les règles et à la satisfaction de tous. Sans fraude, sans heurts, sans parti pris, l'Etat comme les électeurs ont honoré leurs institutions par une véritable victoire sur la démocratie.