D’après une étude canadienne, relatée par Libération dans sa livraison d’aujourd’hui, les enfants de divorcés présentent des troubles de l’attention particulièrement importants.
Ainsi, sur un échantillon de 663 cas étudiés, d’enfants de parents divorcés, pendant la période 1994/2000, par Lisa Strohschein (université d'Alberta, Edmonton), 6.1 % d’entre eux ont absorbé de la Ritaline (médicament destiné aux troubles de l’attention et de l’hyperactivité), contre 3.3 % seulement pour leurs camarades dont les parents n’étaient pas divorcés. En somme, ce taux double signifie-t-il que les enfants de divorcés souffrent plus nettement que leurs autres camarades ?
Oui, c’est ce que soutient, en tout cas, le docteur Desombre, pédopsychiatre du CHU de Lyon, qui ajoute : “Les enfants dont les parents sont divorcés souffrent plus souvent de dépression que les autres. Comme tout enfant confronté à une perte, ils peuvent présenter des manifestations de dépression ou d'anxiété. L'importance des troubles exprimés dépend du climat familial qui entoure la séparation. Je vois en consultation un grand nombre d'adolescents en situation de crise grave ou pour des tentatives de suicide. Or, 85 % d'entre eux sont issus de familles dont les parents sont séparés.“
Pour sa part, le docteur Jacques Maillet, également pédopsychiatre à Lyon, a constaté que « Le nombre de divorces a beaucoup augmenté en même temps que le mal-être des adolescents », et souhaité qu'une analyse scientifique approfondie soit engagée sur ces questions. « Il y a peu de publications scientifiques solides sur les conséquences du divorce chez l'enfant », déplore-t-il.
Force est donc de souhaiter que de semblables recherches soient développées, et leurs résultats vulgarisés. Les parents sauraient ainsi mieux prendre la mesure de leur responsabilité, avant de décider, parfois avec une légèreté époustouflante, la rupture de leur union, dont les enfants paient trop souvent le plus lourd tribut.