le JDD.fr - 14.03.2012
par B.B.
Le cinéaste et romancier Pierre Schoendoerffer est mort tôt dans la matinée mercredi, à l'âge de 83 ans. Le réalisateur de La 317e section, témoignage poignant sur la guerre d'Indochine, est décédé des suites d'une opération à l'hôpital Percy à Clamart, a annoncé sa famille.Un témoin du monde de la guerre et des combattants s’est éteint. Le cinéaste et romancier Pierre Schoendoerffer est mort dans la matinée de mercredi, à l'âge de 83 ans, a annoncé sa famille confirmant ainsi une information du
Figaro.fr. Membre de l'Institut de France, écrivain metteur en scène, documentariste et vice-président de l'Académie des Beaux-Arts, il est décédé à l'hôpital militaire Percy des suites d'une opération à l'hôpital Percy à Clamart. Également membre fondateur des César, Pierre Schoendoerffer s'était fait le témoin scrupuleux de la grandeur et de la misère des combattants, monde qu'il avait bien connu.
Prisonnier à Dien Bien Phu en mai 1954, puis libéré, le réalisateur, scénariste et écrivain avait quitté l'armée pour devenir reporter-photographe. Après son premier film,
La Passe du Diable (1956), Pierre Schoendoerffer a alterné films de fiction et documentaires et écrit son premier roman en 1963,
La 317e Section. Parmi ses œuvres majeures, Pierre Schoendoerffer a écrit et adapté à l'écran
Le Crabe tambour (1977, Grand Prix du roman de l'Académie française), puis
L'Honneur d'un capitaine (1982), où il dressait à nouveau le portrait de soldats luttant pour l'honneur, sans illusions sur l'issue du combat. Quant à son film de fiction
La 317e section (1964), une adaptation de son propre roman, il demeure l’un des meilleurs témoignages sur la guerre d'Indochine, tandis que La
Section Anderson, tourné deux ans plus tard, recevait l'Oscar du meilleur film documentaire. Avec
Dien Bien Phu (1991), il a réalisé une fresque guerrière puissante, doublée d'une méditation sur les sacrifices inutiles.
Prisonnier en IndochineNé en 1928 à Chamalières (Puy-de-Dôme), pensionnaire pendant la Seconde Guerre mondiale, l’homme s'est enthousiasmé à la lecture de
Fortune carrée, de Joseph Kessel, un de ses "
maîtres à lire" avec Joseph Conrad, et rêve d'être marin. À l’âge de 19 ans seulement, Pierre Schoendoerffer embarque comme matelot sur un caboteur suédois et passe 18 mois dans la Baltique et en Mer du Nord. En 1952, il s'engage au service cinématographique des armées, où il fait ses débuts de caméraman en Indochine. Remplaçant à sa demande un camarade tué, il filme pendant trois ans les atrocités de la guerre, est fait prisonnier par le Viêt Minh à Dien Bien Phu (1954) et passe quatre mois en captivité. Démobilisé, il décide de rayonner dans la région et fait ses débuts comme correspondant de guerre pour le magazine
Life. Passant du Vietnam à l'Algérie, il couvre tous les fronts, menant une triple carrière d'écrivain, de grand reporter (notamment à
Paris-Match) et de cinéaste. Il était père de trois enfants, dont le cinéaste Frédéric Schoendoerffer.
(http://www.lejdd.fr/Culture/Actualite/Pierre-Schoendoerffer-est-mort-494279/?from=headlines)