Le Figaro.fr - 20.02.2012
AFP
Le 24 février 1982, naissait Amandine, premier bébé-éprouvette français, moins de quatre ans après Louise Brown, premier bébé au monde né grâce à la fécondation in vitro, une technique qui a bénéficié depuis à environ 20.000 Françaises.
René Frydman, ancien chef du service de gynécologie-obstétrique de l'hôpital Antoine Béclère à Clamart (Hauts-de-Seine), à l'origine d'une série de "premières" en France, se souvient de ce moment de "bonheur" et du chemin qui a conduit à sa conception. Une aventure qu'il a menée avec le biologiste Jacques Testart venu rejoindre l'équipe de Clamart.
Quand "vous voyiez les premiers embryons au microscope, c'était formidable. À chaque étape, il y avait quelque chose qui vous tenait en haleine, chaque étape était une victoire", dit-il. C'était artisanal à l'époque. "Il nous a fallu deux ans pour voir l'ovocyte, et quatre pour réussir". "La naissance d'Amandine s'est faite en cycle naturel sans traitement de stimulation hormonale de la mère, comme on continue à la faire parfois", poursuit-il.
"À l'heure actuelle, si on devait refaire Amandine, on ne pourrait pas à cause du carcan administratif", s'exclame Violaine Kerbrat, sage-femme, une des quatre personnes présentes à l'accouchement d'Annie, la mère d'Amandine. Face à la frénésie médiatique, photographes sur les toits, intrusion de journalistes "déguisés en personnel hospitalier", une stratégie avait été élaborée pour protéger l'anonymat de la mère. "J'avais inscrit sur le tableau : Madame X, césarienne le 28 février, pour brouiller les pistes", se rappelle le Pr Frydman. La naissance, finalement sans césarienne, s'était passée dans la "douceur".
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