Intervenant à l'Assemblée nationale, à l'occasion des débats sur le projet de budget 2008, Saïd Sadi, président du parti RCD, a critiqué sévèrement ce dernier, dans son contenu comme dans ses objectifs, ainsi que la gestion calamiteuse et irresponsable du pays. Evoquant en même temps le problème posé par le rejet de la majorité des listes présentées par son parti aux élections locales prochaines, il n'a pas manqué de fustiger l'emprise despotique et même colonialiste "du clan d'Oujda" sur le gouvernement.
Il s'est insurgé, d'abord, sur la prévision d'un déficit de 35 % du PIB pour 2008, en rappelant qu'en Europe le seuil déjà de 3 % n'est pas tolérable.
Comprenant moins encore, ensuite, les estimations de recettes assises sur un prix du baril à 19 $, le leader du RCD s’est dit abasourdi d'apprendre de la bouche même du ministre des Finances une énormité insoupçonnable : c’est le chef de l’Etat qui dispose à sa guise du Fonds de régulation des recettes. Autrement dit, la cagnotte, qui est censée renfermer la différence entre le prix de référence – qui est ici de 19 $ - et le prix réel, soit près de 100 $ aujourd’hui, atteint des proportions considérables et personne ne semble se préoccuper de savoir où est allé cet argent. C’est proprement une insulte à la mémoire de tous ceux ayant sacrifié leur vie pour l’indépendance du pays, a voulu laisser entendre, révolté, le docteur Sadi.
Le leader du RCD a regretté encore que l’habitude prise par l’assemblée d’examiner les budgets des exercices futurs sans se préoccuper de l’examen approfondi des réalisations de l’exercice en cours contrevienne aux normes ayant cours partout ailleurs dans le monde.
Avant de demander enfin qu’un consensus à minima se dégage dans le sens tout particulier de cette revendication essentielle, Sadi a brocardé, évoquant son différend avec le ministère de l’Intérieur, une «
secte du clan d’Oujda ». Il l’a rendue responsable «
du droit de coloniser le gouvernement de la République », avant de dénoncer sa volonté de confiner le RCD dans les frontières de Kabylie. «
Et ça prétend donner des leçons sur l’unité nationale », a-t-il ajouté avec indignation.