Les manifestations prévues ce matin à Alger pour demander le changement de régime ont été une nouvelle fois empêchées par la police.
Le RCD qui est, au côté de la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l'homme), la seule organisation politique à avoir appelé aux trois marches d'aujourd'hui ne semblait pas avoir intéressé grand monde à ses rassemblements. On comptait à peine quelques dizaines de manifestants dans chacun des regroupements d'ailleurs vite dispersés sans peine par les forces de l'ordre.
Il faut dire que le parti de Saïd Sadi, lui-même réduit à quelques rares militants dans l'Algérois, n'est plus en situation de mobiliser autour de lui. Son leader a perdu de longue date déjà toute crédibilité, à cause notamment de ses accointances avec le DRS (directeur des services spéciaux militaires) révélées au public par Wikileaks au cours des dernière semaines.
De plus, Sadi, qui se dit démocrate, refuse lui-même, qui est aux commandes du parti depuis sa création en 1989, de passer la main à un successeur, cause principale des désaffections et de l'éparpillement de tout son potentiel militant particulièrement au niveau de l'encadrement.
Cela ne veut pas dire néanmoins que le parti concurrent, le FFS d'Aït-Ahmed, qui se targue d'avoir intéressé hier 4000 Algérois à son meeting au cinéma "L'Atlas" de Bab-el-Oued, ait une meilleure audience ou assise populaire. Là aussi, le principal leader, réfugié à Lausanne depuis des décennies, est un autre despote qui règne en maître absolu de l'ère médiévale et qui reste un parfait inconnu pour les générations montantes en dépit d'un passé dit glorieux durant la lutte de libération nationale.