LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 04.01.12 |
Les pays européens semblent se diriger vers un embargo sur l'achat de pétrole brut iranien si Téhéran refuse de coopérer sur son programme nucléaire, controversé, selon plusieurs sources diplomatiques citées par les agences de presse. "
Le principe d'un embargo pétrolier fait consensus. Cela n'est plus l'objet de débat. Les discussions portent désormais sur le timing et les modalités", a confié un diplomatique à
Reuters sous le couvert de l'anonymat. Un autre diplomate a confirmé qu'il restait "
encore beaucoup de travail", selon l'AFP.
La décision devrait être officialisée le 30 janvier, lors de la prochaine réunion des ministres des affaires étrangères de l'UE. Après la publication d'un rapport de l'AIEA concluant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de l'arme nucléaire et continuerait peut-être des recherches en ce sens, un embargo européen avait été évoqué mais certains pays membres étaient réticents à cette idée. La Grèce, qui se procure à crédit environ 50 % de son pétrole auprès de l'Iran, était farouchement contre.
Mais des diplomates ayant participé à des réunions sur ce dossier assurent qu'Athènes, mais aussi Rome et Madrid, ont levé leurs objections. Le chef du gouvernement italien, Mario Monti, a confirmé dans un entretien au Figaro que son pays "
serait prêt à participer à toute nouvelle sanction imposée par l'Europe".
18 % DU PÉTROLE IRANIEN VENDU EN EUROPEEn 2010, l'UE avait acheté 18 % du pétrole iranien vendu dans le monde, le reste allant principalement en Asie. Le commissaire européen à l'énergie, Günther Öttinger, assure également qu'en cas d'embargo pétrolier sur l'Iran, l'Europe pourrait s'approvisionner à d'autres sources, notamment chez le premier pays producteur de l'OPEP, l'Arabie saoudite.
D'autres sanctions envisagées par les Européens contre l'Iran portent sur le transport maritime des produits pétroliers et le secteur financier, notamment la Banque centrale iranienne. Le 31 décembre, les États-Unis avaient déjà adopté de nouvelles sanctions frappant les institutions financières commerçant avec la Banque centrale de l'Iran.
En cas d'embargo, Téhéran a déjà annoncé qu'il fermerait le détroit d'Ormuz, par où transite entre un tiers et 40 % du trafic maritime pétrolier mondial. 80 % des rentrées de devises de l'Iran proviennent des exportations de pétrole, soit environ 100 milliards de dollars par an.
(http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/01/04/vers-un-embargo-europeen-sur-le-petrole-iranien_1625700_3218.html)