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| L'UE impose un embargo pétrolier sans précédent contre l'Iran | |
| | Auteur | Message |
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Jean-Marc
Nombre de messages : 301 Date d'inscription : 13/07/2007
| Sujet: L'UE impose un embargo pétrolier sans précédent contre l'Iran Lun 23 Jan - 15:05 | |
| LEMONDE.FR avec AFP | 23.01.12 |
Les pays de l'Union européenne se sont mis d'accord, lundi 23 janvier matin, pour imposer un embargo pétrolier graduel contre l'Iran ainsi que pour sanctionner sa banque centrale afin d'assécher le financement de son programme nucléaire, ont indiqué des sources diplomatiques. "Un accord de principe pour un embargo pétrolier contre l'Iran a été trouvé" lors d'une réunion des ambassadeurs des pays de l'UE à Bruxelles, selon une des sources. Il doit être formellement entériné à l'occasion d'une réunion des ministres des affaires étrangères européens qui a débuté dans la matinée.
ANNULATION DES CONTRATS EXISTANTS
Le compromis trouvé prévoit une interdiction immédiate de tout nouveau contrat dans le secteur pétrolier avec l'Iran pour les pays européens. Une phase de transition est prévue pour l'annulation des contrats existants qui n'interviendra que le 1er juillet. Des discussions intenses se sont déroulées entre Européens sur ce point jusqu'au dernier moment, en raison des réticences de la Grèce, très dépendante des approvisionnements iraniens. Athènes militait à l'origine pour obtenir un délai d'un an avant de couper les ponts.
Il est prévu que d'autres pays producteurs, dans le Golfe notamment, prennent le relais de l'Iran pour maintenir l'approvisionnement des pays européens dépendants. Les pays européens importent environ 600 000 barils par jour sur les 2,6 millions qui sont exportés, ce qui fait de l'UE le premier importateur de brut iranien aux côtés de la Chine. L'essentiel des ventes du brut iranien est réalisé en Asie. Les Européens et les États-Unis s'efforcent en parallèle de convaincre les pays asiatiques, comme l'Inde, de réduire leurs importations d'hydrocarbures iraniens.
INTENSIFIER LA PRESSION
L'objectif visé par l'UE est d'intensifier la pression sur l'Iran afin qu'il accepte de revoir son programme nucléaire controversé, visant, de l'avis des Occidentaux, à doter le pays de la bombe atomique, alors que Téhéran assure n'avoir que des visées civiles. "Nous allons finaliser des sanctions qui se concentrent sur la banque centrale et les exportations pétrolières" de l'Iran, afin "de faire en sorte que l'Iran prenne au sérieux notre offre de revenir à la table des négociations" sur son programme nucléaire, a dit lundi matin à son arrivée à Bruxelles la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.
Les sanctions concernant la banque centrale portent sur un gel de ses avoirs en Europe et une interdiction partielle de transactions avec l'institut monétaire. Le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, a parlé pour sa part d'"un paquet de sanctions sans précédent" contre Téhéran. "L'Iran continue à défier les résolutions du conseil de sécurité de l'ONU", s'est-il justifié, qualifiant de "pas plausibles" les explications données par Téhéran pour ses programmes d'enrichissement d'uranium, purement civils selon l'Iran. Il s'agit pour l'Europe d'exercer "une pression pacifique afin d'engager des négociations significatives" avec l'Iran, a-t-il dit.
"SEULE SOLUTION"
Selon le président français, Nicolas Sarkozy, ces sanctions sont la "seule solution" pour écarter le risque d'une escalade militaire avec l'Iran. Alors que la Chine et la Russie s'opposent à des sanctions supplémentaires à l'ONU, M. Sarkozy a affirmé que "ceux qui ne veulent pas le renforcement de sanctions à l'endroit d'un régime qui conduit son pays au désastre avec l'acquisition de l'arme nucléaire porteront la responsabilité du risque d'un déchaînement militaire".
Israël s'est félicité des sanctions de l'Union européenne. "Le durcissement de ces sanctions et le ton adopté par les Européens sont importants, car cela fait comprendre aux Iraniens qu'il n'est pas acceptable qu'ils poursuivent leur programme nucléaire", a affirmé à la radio militaire le ministre chargé des services de renseignement, Dan Meridor. "L'Iran doit comprendre qu'il y a une détermination à l'empêcher de parvenir au nucléaire militaire", a ajouté le ministre.
L'UE a déjà dans le passé décidé notamment un gel d'avoirs concernant 433 sociétés et 113 personnes iraniennes, des restrictions d'exportation de nombreux produits sensibles ou encore l'interdiction des investissements dans le secteur des hydrocarbures.
--- L'USS "Abraham-Lincoln" dans le Golfe
Un porte-avions américain, l'USS Abraham-Lincoln, a passé le détroit d'Ormuz , dimanche 23 janvier, et se trouve dorénavant dans le Golfe. Le ministère de la défense britannique a de son côté indiqué qu'une frégate britannique, le HMS Argyll, et un navire militaire français, dont le nom n'a pas été précisé, faisaient aussi partie de l'escorte du porte-avions américain. Si des navires alliés participent fréquemment à des exercices avec la marine américaine, la présence de navires britannique et français semble constituer un message à l'adresse de Téhéran sur la résolution des Occidentaux à préserver le libre passage dans le détroit. Début janvier à l'issue de manœuvres dans le Golfe, Téhéran avait menacé de s'en prendre aux navires militaires américains si ceux-ci s'avisaient de croiser dans le Golfe, au large des côtes iraniennes. - (avec AFP)
(http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/01/23/nouvelles-sanctions-de-l-ue-contre-l-iran_1633076_3218.html) | |
| | | Aharbal
Nombre de messages : 334 Date d'inscription : 27/05/2007
| Sujet: Re: L'UE impose un embargo pétrolier sans précédent contre l'Iran Sam 28 Jan - 17:39 | |
| La Tribune.fr - 28.01.2012 Dmitry Zhdannikov DAVOS (Reuters)
Les clients russes et chinois devraient profiter des sanctions pétrolières contre l'Iran La Chine et la Russie devraient être les principaux bénéficiaires des sanctions européennes et américaines contre l'Iran, tandis que la majeure partie des compagnies pétrolières occidentales en seront les grandes perdantes, estiment les spécialistes des milieux pétroliers.
L'Iran continuera d'écouler le même volume de pétrole - 2,6 millions de barils par jour (bpj), soit 3% environ de l'offre mondiale - mais la quasi-totalité de ce brut partira en Chine. Comme celle-ci restera le seul gros client de l'Iran, elle sera en mesure de négocier un prix considérablement revu à la baisse, notent les analystes.
L'Union européenne a décidé lundi d'interdire tout nouveau contrat concernant l'importation, l'achat ou le transport de pétrole iranien, mais les contrats déjà signés entre l'Iran et les pays membres pourront être honorés jusqu'au 1er juillet.
Les États-Unis comptent imposer des sanctions à la Banque centrale d'Iran et peut-être à sa compagnie maritime. Des majors du pétrole comme Total et Royal Dutch Shell ont d'ores et déjà renoncé à leurs achats de brut iranien ou sont en train de le faire.
Le Japon et la Corée du Sud ont fait comprendre de leur côté qu'ils pourraient réduire leurs achats de brut iranien pour s'aligner sur les sanctions américaines, qui visent à faire pression sur l'Iran dans le domaine du nucléaire.
Un nombre croissant de clients vont être en concurrence pour obtenir de nouveaux fournisseurs. L'attention se tourne inévitablement vers l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial et seul pays en mesure d'accroître rapidement sa production pétrolière et d'éviter ainsi une montée en flèche du cours de l'or noir. "Tout ce que nous avons à faire, c'est ouvrir des valves", expliquait il y a dix jours le ministre saoudien du Pétrole, Ali al Naimi.
Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu cette semaine que les cours du brut pourraient augmenter de 20% à 30% si l'Iran ripostait en interrompant complètement ses exportations.
Pour les décideurs du secteur pétrolier, réunis à Davos ces jours-ci à l'occasion du Forum économique mondial, les marchés de l'énergie peuvent se permettre de perdre la moitié des 2,6 millions de bpj produits par l'Iran. Cela équivaudrait en gros au manque provoqué par l'arrêt de la production libyenne pendant les mois de conflit entre insurgés et kadhafistes.
"Le pétrole iranien trouvera toujours à s'écouler sur les marchés asiatiques, en Chine, et sans doute à un prix inférieur", a-t-on dit à Reuters de source saoudienne haut placée.
"Si l'Iran produit disons 50% de pétrole en moins, nous sommes à même de suppléer à ce manque, comme ce fut le cas pendant les événements libyens", ajoute-t-on.
LA RUSSIE EN EMBUSCADE
Le directeur du monopole pétrolier saoudien Aramco, Khalid al Falih, a enchaîné cette semaine les tête-à-tête avec des clients potentiels au Forum économique de Davos.
En un mois, l'Arabie a reçu des demandes de livraisons supplémentaires émanant de l'Union européenne, du Japon, troisième économie mondiale, ou encore de la Corée du Sud, quatrième économie d'Asie. L'UE et la Turquie représentent à l'heure actuelle près du tiers des exportations pétrolières iraniennes, le restant se partageant entre la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Inde et l'Afrique du Sud.
La Russie elle aussi devrait profiter des sanctions occidentales contre l'Iran. Le premier producteur mondial de pétrole sera bien placé pour accroître ses livraisons à l'Europe, même si certains clients du "vieux continent" ne veulent pas dépendre excessivement de Moscou pour leurs hydrocarbures.
"Je suis convaincu que la Russie observe la situation avec beaucoup d'intérêt", déclarait José Sergio Gabrielli, patron de la compagnie brésilienne Petrobras.
En vertu d'un contrat qui expire en mars, la compagnie japonaise Showa Shell achète 100.000 bpj à l'Iran. Comme d'autres compagnies, elle s'exposera aux sanctions américaines si elle n'obtient pas une dérogation aux mesures prises par Washington. "Nous attendons des directives du gouvernement (nippon)", a déclaré Jun Arai, le patron de Showa Shell.
En ce qui concerne Total, les directives sont claires. Le président français Nicolas Sarkozy s'est fait le chantre de sanctions plus dures contre Téhéran. Le groupe pétrolier français a d'ores et déjà cessé d'acheter du brut à l'Iran, comme l'a expliqué à Davos son président directeur-général, Christophe de Margerie. Le groupe achetait auparavant autour de 80.000 bpj à Téhéran.
Peter Voser, PDG de Royal Dutch Shell, indique de son côté que sa compagnie aura sans doute besoin d'un certain temps avant de suspendre ses achats, que des sources proches du marché évaluent à 100.000 bpj.
"Nous sommes une compagnie européenne et par conséquent nous sommes concernés par les sanctions. Il est clair que nous les appliquerons. J'ai besoin d'étudier tous les détails afin de voir comment continuer", a-t-il dit.
Si la Chine, deuxième consommateur de pétrole au monde, s'est abstenue jusqu'à présent d'augmenter ses achats de brut iranien, elle aura, pour les analystes du marché, du mal à s'abstenir de le faire à un "prix d'ami".
Eric Faye pour le service français
(http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20120128trib000680962/les-clients-russes-et-chinois-devraient-profiter-des-sanctions-petrolieres-contre-l-iran.html)
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| | | Tinhinane
Nombre de messages : 233 Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: L'UE impose un embargo pétrolier sans précédent contre l'Iran Sam 28 Jan - 18:29 | |
| alterinfo.com - 28.01.2012 source : Asia Times, par Pepe Escobar
Le retour de flamme de l’embargo sur le pétrole iranien
Avec leur lamentable comédie, si les larbins européens – ou ce que l'analyste Chris Floyd a joliment surnommé les Europuppies [petits cabots européens] – avaient quelque compréhension de la culture persane, ils auraient su que le retour de flamme à leur déclaration de guerre économique sous forme d'embargo sur le pétrole iranien ne serait rien de moins que du métal lourd.
Ou encore mieux, du métal mortel. Selon Emad Hosseini, le rapporteur de la commission de l'énergie du Majlis (parlement iranien), ce dimanche, le Majlis débattra en cellule ouverte de l’annulation sur-le-champ de toute exportation pétrolière vers chaque pays européen ayant approuvé l'embargo. Et cela arrive avec l'avertissement apocalyptique requis, relayé par l'agence de presse Fars, du député Nasser Soudani : « L'Europe brûlera dans le feu des puits de pétrole de l'Iran. »
Soudani exprime l’opinion de l'establishment entier de Téhéran quand il dit que « la structure de leurs [Europe] raffineries est adaptée au pétrole iranien, » et (*) ainsi les Européens n'ont aucune alternative de remplacement ; l'embargo « fera augmenter le prix du pétrole, et les Européens seront obligés de l'acheter à prix plus élevé » ; c'est pourquoi « l’Europe sera obligée d'acheter du pétrole iranien indirectement, à des intermédiaires. »
Selon le paquet de sanctions de l'UE, tous les contrats existants seront respectés uniquement jusqu'au 1er juillet – et aucun nouveau contrat ne sera autorisé. Imaginez à présent que ce projet iranien de loi préventive soit adopté dans les prochains jours. Frappés par la crise, n’ayant pas le temps de trouver d’alternative possible au brut léger de haute qualité de l’Iran, les pays du Club Med, comme l'Espagne, et en particulier l'Italie et la Grèce, encaisseront un coup mortel.
Quelles que soient les manipulations à propos du pétrole dans les médias occidentaux à la solde des multinationales, l’Arabie saoudite n'a aucune réserve disponible ; et, par-dessus tout, la priorité absolue du régime saoudien est de maintenir le prix du pétrole élevé pour pouvoir soudoyer, au lieu de réprimer, sa propre population, afin qu’elle oublie toute idée délétère de printemps arabe.
Alors oui, déjà brisées, les économies européennes seront forcées de continuer d’acheter du pétrole iranien, mais à présent auprès de gagnants de leur choix, de charognards intermédiaires.
Comme il fallait s’y attendre, les perdants de cette manœuvre de guerre froide anachronique, appliquée à un marché mondial ouvert, sont les Européens eux-mêmes. Déjà face à l'abîme, la Grèce achète à l'Iran du pétrole à prix fortement réduit. Une forte probabilité subsiste que l'embargo pétrolier précipite la défaillance des obligations du gouvernement grec, et même un effet domino catastrophique dans l’Euroland (Irlande, Portugal, Italie, Espagne – et au-delà).
Le monde a besoin d'un Hérodote numérique pour décoder la façon dont ces larbins européens, qui prétendent représenter la « civilisation, » ont pu, d’un seul coup, tourmenter simultanément la Grèce – le berceau de la civilisation occidentale elle-même – et la Perse – l’une des civilisations les plus sophistiquées de l'histoire. Comme une farce, dans une répétition étonnante de la tragédie historique, c'est comme si Grecs et Perses avaient créé un lien entre eux dans les Thermopyles, face aux assauts des armées de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord.
Buter sur le filon eurasien
Maintenant, comparez cela avec ce qui se passe partout en Eurasie. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a déclaré : « Les sanctions unilatérales n'arrangent pas les choses. » À Beijing, usant d’un immense tact, le ministère des Affaires étrangères a malgré tout été clair : « Faire pression sans réfléchir et imposer des sanctions à l'Iran ne sont pas des approches constructives. »
Ahmet Davutoglu, ministre turc des Affaires étrangères, a déclaré : « Nous avons de très bonnes relations avec l'Iran, et nous faisons beaucoup d'efforts pour le renouvellement des pourparlers entre l'Iran et les 5+1 [les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies plus l'Allemagne] du groupe de médiateurs. La Turquie continuera à rechercher une solution pacifique au problème. »
Aux côtés de la Russie et de la Chine, l’Inde, membre du BRICS, a aussi rejeté les sanctions. L’Inde continuera à acheter du pétrole iranien et à le payer en roupies ou en or. La Corée du Sud et le Japon vont inévitablement arracher des dérogations à l'administration de Barack Hussein Oboussama.
Partout, en Eurasie, le négoce écarte rapidement le dollar zunien. Fait décisif, l’exclusion du dollar de la région asiatique signifie aussi que l'Asie se désengage lentement des banques occidentales.
Il se peut que le mouvement soit mené par la Chine – mais il est irrévocablement transnational. Encore une fois, suivez l'argent. La Chine et le Brésil, membres du BRICS, ont commencé à éviter le dollar dans le commerce en 2007. La Russie et la Chine, membres du BRICS, ont fait de même en 2010. Le Japon et la Chine – les deux premiers géants asiatiques – ont fait de même seulement le mois dernier.
Rien que la semaine dernière, l'Arabie saoudite et la Chine ont présenté un projet de raffinerie pétrolière géante en Mer Rouge. Et l'Inde, plus ou moins secrètement, a décidé de payer le pétrole iranien en or – encore en court-circuitant l’intermédiaire actuel, une banque turque.
L’Asie veut un nouveau système international – et elle y travaille. Inévitable conséquence à long terme : le dollar et, surtout, le pétrodollar, tomberont lentement dans l'oubli. Il se peut que « Too Big to Fail » [trop important pour disparaître] ne s’avère pas être un impératif catégorique, mais plutôt une épitaphe. --- (*) Le pétrole iranien est de qualité supérieure ; plus fluide, il est mieux adapté au convoyage et au raffinage. C’est d’ailleurs pourquoi Israël s’en procure en cachette par des moyens détournés.
Original : www.atimes.com/atimes/Middle_East/NA28Ak05.html Traduction copyleft de Pétrus Lombard
(http://www.alterinfo.net/Le-retour-de-flamme-de-l-embargo-sur-le-petrole-iranien_a70347.html) | |
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