La ministre de la Justice française, Rachida Dati, est depuis ce matin dans ses petits souliers, à cause d’un papier du journal satirique,
Le Canard qui la met en cause à propos d’un faux curriculum vitae produit lors de son entrée à l’Ecole nationale de la magistrature, en 1993.
En portant, en effet, la mention « [i]M.B.A. du groupe H.E.C. ;
ancienne élève de l’Institut supérieur des affaires », sur son C.V., elle aurait ainsi obtenu son inscription à la prestigieuse école des magistrats, par la voie dite parallèle, ouverte aux candidats disposant d’une expérience professionnelle.
Cette affaire, qui a déjà produit un tollé après sa publication dans le magazine l’
Express que Dati a fait assaillir aussitôt de menaces diverses par ses collaborateurs, est reprise dans l’édition de ce matin du
Canard. Ce dernier indique que «
le document … a provoqué un véritable branle-bas de combat… au ministère de la Justice », incitant la ministre à téléphoner au journal pour lui reprocher de trop s’intéresser à son itinéraire et à ses origines. Du coup,
Le Canard rétorque : «
refrain connu. Seule solution, ne parler de la ministre qu’en termes élogieux et pratiquer la discrimination ministérielle positive », par allusion, bien sûr, à la discrimination positive chère à Sarkozy.
Le porte-parole du ministère a tenté d’expliquer, de son côté, que «
la formule «
ancien élève de l’Institut supérieur des affaires »
signifiait clairement qu’elle n’avait pas obtenu le diplôme final ». Ce, à quoi rétorque le Canard : «
M.B.A. du groupe H.E.C. » est une «
ambiguïté » savamment entretenue par la ministre.
Il est au moins un commentaire d’un internaute qui fait une remarque bien pertinente, pour rappeler l'autre bataille sur un autre front : «
Une justice plus tolérante sur les faux diplômes que sur les faux papiers ? Drôle d'époque ... »