Dati au Parlement européen : deux ans de gaffes et de critiques
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Houhou
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Sujet: Dati au Parlement européen : deux ans de gaffes et de critiques Dim 18 Déc - 19:34
Rue89.com - 17.12.2011 par Augustin Scalbert, Journaliste
Rachida Dati au téléphone lors d'un vote au Parlement européen, le13 décembre à Strasbourg.
Pour une fois, ce n'est pas un micro maladroitement oublié, ou un soupir de lassitude imprudemment lâché. Une des grandes figures du Parlement européen, Astrid Lulling, vient de crucifier Rachida Dati en deux phrases, confiées au Figaro : « Je ressens de la tristesse pour mes autres collègues français qui travaillent tellement, alors qu'il faut bien dire que l'implication de Madame Dati est proche de zéro. Ce n'est pas juste. »
La publication de cette déclaration s'inscrit dans le contexte de la bataille entre François Fillon et Rachida Dati pour une circonscription parisienne, puisqu'il est question sur ce blog du Figaro d'une initiative pour soutenir le premier face à la seconde, émanant des 29 députés français membres du Parti populaire européen (PPE, celui de Dati comme de Lulling).
3209 euros par journée de travail
L'ex-garde des Sceaux, remerciée du gouvernement par ce mandat très bien rémunéré, est critiquée depuis son élection à l'assemblée internationale, en juin 2009, pour son manque d'assiduité.
Le 2 novembre 2011, dans un article intitulé « Le fantôme du Parlement européen », Le Canard Enchaîné révélait une note rédigée par les services de François Fillon sur l'activité et la rémunération de Rachida Dati :
« La note, constituée d'une multitude de tableaux, explique que l'ancienne garde des Sceaux a un taux de présence à Bruxelles de 59%. Ce taux lui permet d'éviter les pénalités financières qui frappent les parlementaires absents à plus de la moitié des journées de session.
Pour la présence lors des sessions plénières, Dati se classe ainsi au 73ème rang sur 74 parlementaires français et au 727ème sur 736 eurodéputés. Avec 106 jours de travail en 26 mois et un salaire de 7665 euros par mois, plus 4202 euros de frais généraux, plus 298 euros par journée de présence, Dati gagne 3209 euros par journée de travail, soit l'équivalent de trois smics nets. »
Soit, calculait Politique.net en reprenant l'information, « seulement 22 interventions en séance plénière depuis juin 2009 (la dernière date du 20 octobre 2010) et 2 jours de présence sur 31 à la commission spéciale sur la crise financière ». Même si sa première séance date en fait de juillet 2009, le chiffre est impressionnant.
Premier jour : Rachida en retard, Rachida au téléphone...
Mais Rachida Dati n'a pas attendu ses camarades de l'UMP ou du PPE pour essuyer des critiques sur son mandat à Bruxelles et Strasbourg. Elle s'est aussi desservie elle-même, dès son premier jour de députée européenne.
Il suffit de regarder les JT de 20-Heures de TF1 et France 2, compilés à l'époque par LePost.fr. Rachida arrive en retard, Rachida ne lâche pas son portable...
Cinq mois plus tard, Rachida Dati commet sa bourde la plus célèbre. Alors qu'elle est filmée par une équipe de M6, elle oublie qu'elle porte un micro. En plein hémicycle, elle papote au téléphone avec une amie, et livre ce qu'elle pense de son rôle de parlementaire européenne : « Je n'en peux plus, il va y avoir un drame avant la fin de mon mandat. »
En mars de l'année suivante, son site officiel s'efforce de montrer qu'elle est au contraire très assidue et passionnée par ses fonctions, par le biais d'un édifiant roman-photo racontant sa journée-type : « Rachida Dati quitte Paris tôt le matin pour se rendre à Bruxelles, où une journée de travail chargée l'attend. »
« Parlement européen : Rachida Dati ne bavardait pas »
Malheureusement, sa réputation de dilettante et de gaffeuse lui colle aux escarpins. Mercredi 14 décembre dernier, Le Parisien annonçait que la députée était « interdite de bavardage au Parlement européen », rien que ça !
À l'appui de cette affirmation très gênante, un cliché, pris par un photographe de l'AFP, montre un huissier qui semble lui faire signe de se taire.
« Rachida Dati interdite de bavardage au Parlement européen » (Le Parisien)
Las, dès le lendemain, le journal publiait un démenti, sous le titre surréaliste de « Parlement européen : Rachida Dati ne bavardait pas ».
C'est l'intéressée elle-même qui l'affirmait sur son compte Twitter : « Je tiens à vous préciser que l'huissier me demandait si tout allait bien, ni plus ni moins... » (http://www.rue89.com/2011/12/17/dati-au-parlement-europeen-deux-ans-de-gaffes-et-de-critiques-227615)
Dati au Parlement européen : deux ans de gaffes et de critiques