Merzak
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| Sujet: Ali Haroun : "Nous n'avons jamais connu d'élections honnêtes depuis 1962" Dim 25 Déc - 17:18 | |
| TSA - 24.12.2011 par Sonia Lyes L’ancien responsable de la Fédération de France du FLN et ancien membre du Haut comité d’État (HCE), l’avocat Ali Haroun, a affirmé ce samedi 24 décembre que l’Algérie n'a jamais connu d’élections « honnêtes » depuis son indépendance en 1962. « Je pense et j’ai pensé que l’Algérie a certainement acquis son indépendance en 1962, mais le citoyen n’a pas encore acquis ses droits de citoyen. Depuis 62, le peuple n’a pas choisi librement les hommes appelés à diriger son destin », a‑t‑il déclaré lors d’une émission politique de la radio chaîne III. « On a eu une seule élection à peu près correcte, c’est l’élection de Zeroual [1996, NDR] et je ne suis pas laudateur de Zeroual. Mais on n’a jamais eu d’élections honnêtes depuis 62 », a‑t‑il affirmé. Qualifiant de « staliniens » et de non représentatifs de « la volonté du peuple » les scores enregistrés lors des différents scrutins organisés en Algérie – même lors des dernières élections présidentielles –, Ali Haroun s’est interrogé sur les raisons ayant motivé les pouvoirs publics à confier les projets de loi de réformes politiques à une « assemblée qui n’est pas représentative ». « Le président lui‑même, dans son dernier discours, a dit qu’on a eu des élections à la Naegelen [du nom du gouverneur français, responsable de la fraude lors des élections de 1948 auxquelles avaient participé les nationalistes algériens]. Comment, dès lors, donnerait-on à l’Assemblée la faculté de voter ces lois ? Est‑ce que c’est la bonne manière ? Je pense que l’assemblée n’est pas qualifiée pour le faire », a‑t‑il dit. Mais Ali Haroun attend pour juger sur pièce à l’occasion du prochain scrutin. « Cela dit, on ne peut pas refaire le monde. On verra, dans la pratique, si les prochaines élections seront honnêtes ». Il soutient que l’unique garantie pour la transparence du scrutin, c’est « la formation et le citoyen », mais il ne croit pas aux observateurs étrangers car « ils ne peuvent pas être partout ». M. Ali Haroun reconnaît que la loi en 1991 – qui avait permis à l’ex‑FIS de remporter haut la main les élections au premier tour avant que le processus électoral ne soit arrêté – a été « mal faite ». Il affirme être en faveur d’un scrutin à la « proportionnelle intégrale ». L’ancien membre du HCE exclut « l’arrivée d’une majorité salafiste qui fera de l’Algérie un pays comme le royaume wahhabite ». « Je ne pense pas. J’espère ne pas me tromper. Ce qu’il faudrait faire peut‑être, c’est ne pas paniquer ». Sur son choix de système politique, l’ex‑ministre des droits de l’homme dans le gouvernement Ghozali a répondu : « si l’Algérie avait aujourd’hui un despote, cela aurait été une bonne chose. Nous avons eu des despotes, mais éclairés, ce n’est pas souvent ». Par ailleurs, à une question sur les demandes répétées à la France de « présenter ses excuses et se repentir » sur la période coloniale, Ali Haroun estime que « ce n’est pas honteux de reconnaître ses erreurs passées ». « Le gouvernement français peut le faire », dit‑il. Mais, ajoute‑t‑il encore, « je pense que nous sommes dans une aire géopolitique commune, nous avons le plus grand intérêt à coordonner nos activités (…) nous avons gagné la guerre en 1962, on n’a pas à se faire de complexe. Nous n’avons pas besoin d’être consolés ». | |
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