Moins d'une semaine après le repli des derniers soldats américains du sol irakien, les violences ont repris de plus belle à Bagdad. Il est vrai que les envahisseurs, s'appuyant sur des pantins à leur solde et qu'ils ont vite remerciés par des nominations aux plus hauts sommets de l'État, avaient depuis 2002 cassé tout ce qui représentait les équilibres communautaires, en passant par les structures étatiques laborieusement mises en place jusque-là, etc. Les vieux démons du confessionnalisme étant ainsi réveillés, il était à prévoir que les luttes fratricides se développeraient et prendraient des dimensions difficiles à chiffrer aujourd'hui. Pour se maintenir au pouvoir, la clique mise en place par l'US Air Force mettra, bien sûr, tout en œuvre pour faire couler le sang au lieu de l'arrêter. Et tout cela, au nom de la soi-disant "démocratie" tant claironnée par le sinistre Bush.
Aujourd'hui, c'est au moins 57 morts que l'on a comptabilisés dans le cadre de ces violences, ainsi qu'en témoigne comme suit la dépêche de l'AFP reprise par lefigaro.fr.
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Lefigaro.fr - AFP - 22/12/2011
La série d'attentats à la bombe ce matin à Bagdad a fait 57 morts, selon un nouveau bilan communiqué par le ministère de la Santé.
Le porte-parole du ministère de la Santé, Ziad Tariq, a annoncé que 57 personnes avaient été tuées et 176 autres blessées dans dix attentats à Bagdad, une attaque apparemment coordonnée selon les autorités.
Ces attaques, perpétrées à l'heure de pointe, ont eu lieu dans les quartiers Bab al-Mouatham, Karrada et Allaoui du centre de Bagdad, à Adhamiyah, Chouala et Chaab (nord) ainsi qu'à Jadriyah dans l'est, Ghazaliyah dans l'ouest et al-Amil dans le sud, ont précisé les responsables.
Il s'agit des premières violences depuis le début de la crise politique qui menace la fragile trêve entre les différentes forces du pays et font craindre un retour des violences confessionnelles, quelques jours après le départ des troupes américaines et un an après la formation du gouvernement d'union.
Mandat d'arrêt contre le vice-président
Ces cinq derniers jours, un mandat d'arrêt a été lancé à l'encontre du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi; le chef du gouvernement chiite, Nouri al-Maliki, a réclamé le limogeage du vice-premier ministre sunnite, et le bloc parlementaire Iraqiya, soutenu par les sunnites, a décidé de boycotter l'Assemblée et le gouvernement.
Deuxième groupe parlementaire avec 82 députés, derrière la coalition chiite de l'Alliance nationale (159 députés), Iraqiya a annoncé lundi un boycottage du gouvernement, deux jours après avoir suspendu sa participation aux travaux du Parlement, en dénonçant la "dictature" de M. Maliki. L'un de ses membres, le vice-premier ministre Saleh Moutlak a traité à la télévision M. Maliki de "dictateur pire que Saddam Hussein".
Un an après le vote de confiance du Parlement au gouvernement d'unité nationale, M. Maliki a menacé de remplacer les neuf ministres appartenant à Iraqiya s'ils continuaient de boycotter le gouvernement. Le premier ministre a aussi appelé les autorités du Kurdistan irakien à remettre à la justice M. Hachémi, qui se trouve actuellement dans la capitale de cette région autonome.
Les violences en Irak ont diminué ces dernières années après avoir atteint un pic en 2006 et 2007. Mais elles n'ont jamais cessé: en novembre, elles ont fait 187 morts, selon des chiffres officiels.
(http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/12/22/97001-20111222FILWWW00229-bagdadexplosions-au-moins-27-morts.php)