Licenciés pour avoir critiqué Poutine

MOSCOU, 13 décembre - RIA Novosti

Deux responsables de la maison d'édition russe Kommersant ont été limogés mardi et un troisième a démissionné suite à la publication d'articles comportant des propos jugés outrageux à l'encontre le premier ministre Vladimir Poutine par l'hebdomadaire Kommersant Vlast lors des législatives du 4 décembre.

"Les limogeages font suite à la publication de certains articles dans les derniers numéros de la revue. Le propriétaire de Kommersant, Alicher Ousmanov, qui ne s'est jamais ingéré jusqu'ici dans l'activité des journalistes, a considéré ces articles comme une violation de l'éthique journalistique", a rapporté le quotidien en ligne Gazeta.ru qui fait lui aussi partie du holding.

M.Ousmanov a limogé le directeur général du holding Kommersant Andreï Galiev et le rédacteur en chef du journal Kommersant Vlast Maksim Kovalski. Selon Gazeta.ru, le directeur général de la maison d'édition Kommersant Demian Koudriavtsev a présenté sa démission dans la foulée.

"Cet article frise la délinquance", a expliqué M.Ousmanov qui n'exclut pas un recours en justice contre M. Kovalski.

Le 12 décembre dernier, l'hebdomadaire Kommersant Vlast a publié la photo d'un bulletin de vote invalidé sur lequel on pouvait lire "Poutine, va te faire foutre". Le cliché s'inscrivait dans un article consacré au déroulement du scrutin en Grande-Bretagne.

Maksim Kovalski, qui travaillait pour l'hebdomadaire Kommersant Vlast depuis 12 ans, n'a pas l'intention de contester la décision du propriétaire de Kommersant, a rapporté la chaîne russe NTV. M. Kovalski a déclaré à la radio Écho de Moscou qu'il ne regrettait pas d'avoir publié la photo en question.

La victoire du parti au pouvoir Russie unie dirigé par Vladimir Poutine, avec 49,3% des suffrages, a été contestée en Russie et a donné lieu à des manifestations de protestation importantes. Les manifestants réclament l'annulation des résultats du scrutin, la démission du président de la Commission électorale centrale Vladimir Tchourov et l'organisation de nouvelles élections.