Selon les dernières informations, le président Saleh a fini par se résoudre à quitter le pouvoir, après moult tergiversations, maints crimes commis gratuitement et impunément contre son peuple. N'a-t-il pas, en contrepartie, exigé l'impunité totale avant de céder, à condition encore qu'il ne change pas d'avis dans les heures ou les jours qui viennent ?
Voici ce que le figaro écrit à ce sujet :
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le figaro.fr - 23.11.2011
Par Thierry Portes
Le président du Yémen signe son bon de sortie du pouvoir
Après 33 ans de règne, Ali Abdallah Saleh passe la main contre une immunité.
Après dix mois de troubles, des manifestants tués par centaines, d'autres blessés par milliers, et trois tentatives infructueuses, le président yéménite Ali Abdullah Saleh a finalement jeté l'éponge. En échange de son immunité judiciaire, il a signé mercredi à Riyad un accord de transfert du pouvoir à son vice-président, Abed Rabbo Mansour Hadi. La télévision saoudienne et plusieurs chaînes arabes par satellite ont montré des images du président Ali Saleh, aux côtés du roi Abdallah d'Arabie saoudite, en train de signer l'accord, conclu sous la médiation du Conseil de coopération du Golfe (CCG, entité régionale de six pays), et visant à mettre fin à l'insurrection. Des représentants du parti au pouvoir au Yémen et de l'opposition ont ensuite signé ce plan négocié avec le concours d'un émissaire de l'ONU, Jamal Benomar.
En vertu de cet accord, Ali Saleh doit transférer ses pouvoirs au vice-président dans les trente jours. Il conserverait son titre de président. Le vice-président devra former un gouvernement d'union nationale avec l'opposition. Une élection présidentielle anticipée se tiendra dans les quatre-vingt-dix jours. Au plus tard dans trois mois, Ali Saleh devrait donc définitivement abandonner tout attribut de ce pouvoir auquel il s'accroche depuis trente-trois ans.
Les craintes de Riyad
À trois reprises par le passé, Ali Saleh avait annoncé son intention d'accepter le plan du CCG, mais avait changé d'avis à la dernière minute provoquant la colère des manifestants qui campent dans le centre de Sanaa, la capitale du Yémen. Grièvement blessé dans un attentat début juin, après son premier refus de signer l'accord, il a subi des soins pendant l'été en Arabie saoudite. Bien que visiblement mal en point, il est ensuite revenu s'asseoir dans son fauteuil présidentiel. Mais cette fois, selon le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui l'a eu au téléphone, Ali Saleh entend se rendre à New York pour y suivre un traitement médical.
La part active prise par l'Arabie saoudite dans cette transition s'explique par la crainte de Riyad de voir se développer à ses portes des groupes d'activistes liés à al-Qaida. Un responsable yéménite a toutefois souligné que les deux principaux adversaires de Saleh, le général Ali Mohsen, qui a fait défection au début des manifestations, et le puissant chef tribal Sadek al-Ahmar pourraient s'opposer à un accord dont ils seraient exclus.
La guerre dans les rues de Sanaa entre les troupes de Mohsen et Ahmar et celles de Saleh, dirigées par le fils et le neveu du président, semble sans issue. Des tirs ont encore été échangés le jour de la signature de l'accord dans les quartiers de Soufan et d'al-Hasaba, où vit Ahmar. Des explosions pouvaient être entendues au loin.
(http://www.lefigaro.fr/international/2011/11/23/01003-20111123ARTFIG00701-le-president-du-yemen-signe-son-bon-de-sortie-du-pouvoir.php)