A l'appel du syndicat, le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), la grève de trois jours, entamée hier, a donc été suivie dans quelques wilayas, comme Boumerdès, Tizi-Ouzou, Sétif, M'Sila, Blida, et Alger, en signe de protestation contre la nouvelle grille de salaires de la fonction publique concoctée par les pouvoirs publics avec le syndicat croupion, l'UGTA.
"La nouvelle grille nationale des salaires de la fonction publique, qui a été négociée à l'insu des véritables partenaires sociaux dans le secteur et en porte-à-faux avec les ambitions politiques officielles dévolues à notre secteur n'a pas été à la hauteur des aspirations des enseignants malgré une valorisation palpable du salaire de base, mais au détriment de deux importantes indemnités (ISS et ICR) acquises et valorisées au prix d'un long combat", dénonce le secrétaire général du CNES, Rahmani.
Cependant, à Alger, si la grève a été respectée, particulièrement à l'université de Bouzaréa, où près de 250 enseignants ont séché leurs cours, le débrayage n'a pas suivi à l'USTHB de Bab-Ezzouar, la plus grande université scientifique du pays, à cause d'un problème de coordination. "La section de l'USTHB a été gelée depuis l'année dernière", explique Rahmani.
A Oran, un autre son de cloche tendrait à faire accroire que la grève n'a eu aucun écho, pour une question tout simplement de leadership, les enseignants oranais ne reconnaissant pas les dirigeants actuels du CNES "issus d'un congrès non représentatif", de leur point de vue.
Dans cet autre début de pagaille devenue rituelle, où les étudiants sont pris une nouvelle fois en otages, et où ils risquent de payer seuls les frais d'une regrettable insuffisance de coordination ou d'organisation syndicale du corps enseignant universitaire, les parents restent, bien sûr, totalement ignorés, comme si le sort de leurs enfants étudiants ne les concernait plus.