Protestant contre ce qu'ils appellent « la saturation des infrastructures et la carence dans l’encadrement de leur université », des milliers d'étudiants de l'université Abderrahmane Mira de Bejaïa ont occupé la rue aujourd'hui, indique une dépêche de TSA.
Le comité pédagogique qu'ils ont récemment créé estime dans son communiqué que « l’université est réduite à réguler le flux d’étudiants en transit », faisant allusion à l'accroissement considérable du nombre des étudiants inscrits dans cette université qui ne trouve pas de contrepartie en matière budgétaire au niveau de l'État. De là découle la dite saturation et la carence de l'encadrement.
En outre, les étudiants réclament, précise TSA, un réaménagement du cycle des études en magister. Ils veulent l'accès au Master 1 sans condition pour tous les licenciés 2010 ; l’accès au Master 2 pour tous les étudiants du Master 1 ; l’amélioration de l’encadrement sur le plan qualitatif et quantitatif ; la construction d’un CHU pour les étudiants en médecine ; la prise en charge des stages par l’université ; un accès libre et gratuit à l’école d’enseignement des langues ; la création des écoles doctorales au niveau de chaque département...
Il y a là, incontestablement, nombre de revendications qui resteront lettre morte, l'État n'ayant ni les moyens humains ni les moyens matériels pour les satisfaire d'autant plus qu'elles se posent également à une plus vaste échelle dans les grandes universités les plus en vue comme celles d'Alger, d'Oran et de Constantine. À cause notamment de l'indisponibilité des encadreurs dans nombre de disciplines, les études de doctorat sont strictement régulées pour ne pas dire réduites à une portion congrue. Former des licenciés est encore réalisable dans quasiment toutes les universités algériennes. Former, en revanche, des professeurs d'université c'est quasiment trouver la solution de la quadrature du cercle. Il faut encore attendre de longues années avant de pouvoir répondre favorablement, mais partiellement, à un problème de cette dimension.