S’il y a un sujet qui fâche bien souvent dans le couple, c’est bien quand l’un des conjoints est un ronfleur. Perdant son sommeil, l’autre préfère dans nombre de cas faire chambre à part, quand il ne va pas se réfugier au salon, sur un canapé. Une émission télévisée récente de Delarue, sur France 2, a même révélé qu’au-delà des disputes courantes, des divorces ont sanctionné parfois cette mésentente dans les foyers conjugaux.
Or, un Français sur trois ronfle, selon les statistiques. Mais les ORL préviennent qu’il s’agit là pourtant d’une vraie pathologie. C’est même une maladie à risque, bien que guérissable, aujourd’hui.
Majoritairement, les gros ronfleurs appartiennent au sexe fort. Ils ont entre 30 et 50 ans. Mais les femmes aussi ronflent, après la ménopause. Ils sont gros ou obèses, dans 70 % des cas, et respirent surtout mal. Leur gorge adipeuse fait obstacle en effet au passage normal de l’air. D’autre part, leurs amygdales sont volumineuses, leur luette allongée, la cloison du nez déviée, le cou court ou la mâchoire inférieure peu développée. Enfin, ils mangent ou boivent trop le soir ou encore ils dorment sur le dos.
Cette maladie est connue. Appelée le syndrome d’apnées du sommeil, elle se caractérise par une respiration anormale chez le sujet et a pour effet de mal irriguer le cerveau. Aussi, les ronfleurs développent-ils trois fois plus de risques de s’exposer à un accident cardio-vasculaire, deux fois plus de perdre la vie, en plein sommeil, d’un infarctus, sept fois plus de s’endormir au volant.
Tout une foule de médications sont cependant à leur portée, en passant par les prothèses dentaires, les masques de ventilation jusqu’à la chirurgie sans incision et même, selon le journal Le Parisien, l’usage d’un didjeridoo, pour les musiciens capables de jouer de cet instrument aborigène australien très efficace (une étude montre que ceux qui en jouent ne ronflent jamais).
Les prothèses dentaires, thérapie satisfaisante, s’il y a syndrome d’apnée du sommeil, se portent la nuit, avec pour effet d’avancer la mâchoire inférieure et de tenir la langue vers l’avant pour élargir le champ de circulation de l’air. Elles se placent sous le concours du dentiste et se moulent sur mesure exclusivement. Elles tendent toutefois à être abandonnées au bout d’un certain temps d’utilisation, à cause des contraintes qu’elles supposent.
En chirurgie, le patient se fait piquer par une aiguille dans la luette et de chaque côté du palais, produisant ainsi un courant électrique de basse fréquence qui provoque à son tour un réchauffement et une zone de coagulation. Au bout de quelques séances, son intensité de ronflement s’abaisse de plus de 60 %. Mais avec l’âge, une telle opération doit souvent être reprise.
Le procédé de la balle de tennis qu’on glisse dans un bas fixé sur le dos empêche enfin de dormir sur le dos. Il est très courant aux USA, où des tee-shirts sont même conçus spécialement avec des poches retenant cette balle.