Décidément, tout va de travers en Algérie. A l’inverse des pays dits avancés, qui accusent un taux de prévalence se situant entre 6 et 7 %, le nôtre s’inscrit, lui, dans la fourchette de 13 à 24 % des maladies nosocomiales, autrement dit des maladies contractées au sein même de l’hôpital par les patients.
Les professeurs, spécialistes de la question, qui ont été longuement interrogés là-dessus, dans une émission fort intéressante d’A3 du 8 mai, précisent que la lutte contre ces maladies s’opère en deux temps. Est exigible, en premier lieu, un nettoyage correct et permanent des locaux, du matériel, des simples objets et des vêtements se trouvant dans une infrastructure hospitalière. Ensuite, est applicable à cet ensemble une stérilisation complète, du moins dans toutes les parties sensibles. Autrement dit, la propreté complète, minutieuse et régulière des lieux est la première condition à satisfaire pour donner un sens à la lutte.
Or, et c’est là où le bât blesse, nos hôpitaux ressemblent plus à des bains maures qu’à des équipements sanitaires, tant le manque flagrant de propreté est partout devenu la règle. A commencer par les cafards, qui pullulent ici ou là, et qui, sans nul doute, constituent le vecteur le plus redoutable du transport des microbes, il y a, ne nous voilons pas les yeux, assez de signes manifestes d’une volonté infime de combattre le mal. A ce propos, quelle fut ma stupéfaction, il y a quelques années, d’observer, accompagnant une patiente sortie tout droit de la salle d’opération, à Clairval, son médecin anesthésiste portant une chemise chiffonnée et absolument crasseuse ! Quid de la direction de cet hôpital ou de ses collègues chirurgiens n’avait pas remarqué semblable négligence (criminelle, faut-il ajouter, dans un tel cas d’espèce) ? J’ai alors compris, pour ma part, les véritables raisons pour lesquelles des milliers de nos concitoyens préfèrent plutôt aller se soigner hors du pays qu’à s’en remettre, même à titre gratuit, aux hôpitaux locaux. Ce n’est pas eux qu’il faut blâmer, en vérité, puisque le chapeau est à faire porter aux véritables responsables conduisant la politique sanitaire du pays.