Le Figaro - AFP - 25/08/2011
Un interne en gynécologie de l'hôpital de Troyes a été mis en examen et écroué mardi après avoir avoué le viol d'une patiente enceinte de quatre mois à qui il avait administré un calmant.
Au sein de l'établissement hospitalier dans la nuit de samedi à dimanche, l'interne, âgé de 26 ans, "aurait profité d'un examen gynécologique pour pratiquer un acte de pénétration" sur la jeune femme, après lui avoir administré un tranquillisant, a indiqué le procureur de Troyes, Alex Perrin.
La victime, âgée de 22 ans, venait d'être hospitalisée à la suite de vomissements. Elle a ensuite été reçue par le médecin dans un bureau. "Le médicament qu'il m'a donné, il me l'a fait passer pour un médicament pour la toux à base d'homéopathie", a expliqué la jeune femme, dans un témoignage à la chaîne de télévision locale de l'Aube, Canal 32.
"Après avoir parlé pendant longtemps, il me dit qu'il va faire un examen dans le noir au calme... Déjà je n'ai pas très bien compris. On est passé dans la pièce d'à côté (...) il m'avait dit de fermer les yeux", a raconté la victime. Amenée par l'interne dans le service des consultations externes, désert à cette heure-là, la jeune femme, consciente, mais dans un état second, a mis du temps à réaliser ce qui se passait.
"Dans la salle où j'étais, il y avait du carrelage noir au mur et en fait j'ai vu en haut comme dans un miroir ce qu'il était en train de me faire. J'ai vu que c'était lui qui était à l'intérieur de moi", a-t-elle expliqué.
"Je me suis dit : ''Non, c'est pas possible''. Il n'est pas parti. Il a remonté son pantalon. J'ai eu très peur, parce que j'étais toute seule avec lui. Derrière il y avait du matériel chirurgical. J'ai d'abord cru qu'il allait me tuer", a-t-elle poursuivi. "Je lui ai dit que je ne comprenais pas pourquoi il faisait ça (...) et il m'a parlé. Il m'a dit qu'il s'était fait violer quand il était petit" et que "le fait d'avoir parlé avec moi, il s'était attaché à moi. Il n'était pas dans un comportement de violence", a-t-elle dit.
Excuses de l'hôpital
La jeune femme, qui a pu ensuite rejoindre sa chambre, a immédiatement prévenu l'hôpital qui a alerté la police. "Ce sont des choses qui n'arrivent jamais. Toute l'équipe soignante a été très choquée par la gravité de ce qui s'est passé. Une cellule psychologique a immédiatement été mise en place", a expliqué le directeur adjoint de l'hopital, Dominique Boullay, ajoutant que l'établissement a présenté dès dimanche matin ses excuses à la victime et à sa famille.
L'interne, qui n'avait pas d'antécédents judiciaires, travaillait depuis deux ans à l'hôpital de Troyes. "Il n'avait jamais fait parler de lui, c'était un garçon sérieux dans son travail, on ne comprend pas", indique M. Boullay. Ses collègues le décrivent comme un "garçon réservé, timide, compétent, à l'écoute de ses patientes".
Après avoir été placé en garde à vue, tôt dimanche matin, il a avoué les faits, expliquant avoir cédé à une pulsion. Il a assuré que son geste n'était pas prémédité.
Mis en examen mardi pour "viol" avec "circonstances aggravantes du fait que l'acte a été commis sur une personne vulnérable et dans le cadre de ses fonctions de médecin", il a été placé en détention à la maison d'arrêt de Chaumont. Il encourt une peine de 20 ans de prison.
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