Faisant fi d'une mobilisation populaire de plus en plus large et quasi permanente qui réclame son départ, le président yéménite Ali Abdallah Saleh continue de s'accrocher au pouvoir, comme s'il le détenait par héritage dynastique.
En dépit des pressions exercées sur lui par les monarchies du Golfe qui, avec le soutien des USA et de l'Union européenne, ont désigné un médiateur entre lui et les représentants de l'opposition et réussi à obtenir l'accord de cette dernière sur le principe de lui accorder l'immunité à lui et à son entourage en contrepartie de son départ sous un mois, Saleh persiste dans son insolence à rejeter toute forme de sortie de crise mettant fin aux tueries qui ensanglantent le pays.
Hier encore un manifestant a été tué et un autre blessé par les partisans de Saleh qui avaient assiégé l'ambassade des Émirats arabes où se tenait une importante réunion à laquelle participaient des ambassadeurs américain et européen en vue de dénouer la crise. Ces derniers, retenus comme otages, n'ont d'ailleurs réussi à quitter les lieux qu'en faisant appel à un hélicoptère.
C'est bien la troisième fois qu'en dépit du bon sens le despote yéménite fait volte-face à ses propres engagements de souscrire à l'accord de paix laborieusement négocié qui met fin à la révolte dans le pays.
Washington, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Hilary Clinton, s'est dit profondément déçu et surtout scandalisé par le siège de l'ambassade des E.A.U. et a appelé Saleh à «
respecter ses responsabilités et d'assurer la sécurité du personnel diplomatique ».
Par suite, les ministres des Affaires étrangères du CCG ont, à leur tour, «
suspendu leur initiative en l'absence des conditions propices » pour la réussite de leur médiation.