7 personnes exploitant, toute honte bue, des enfants dans la mendicité ont été déférées devant le tribunal d'Oran, sur plainte, dit El-Watan, de la direction de l'Action sociale de la wilaya.
Il est devenu courant, en Algérie, d'utiliser en effet des gamins, et de préférence handicapés et en très bas âge, pour les besoins d'une véritable escroquerie où la détresse des gens est utilisée en trompe-l’œil. L'on s'arrange toujours pour que ces bambins soient vêtus de hardes et présentent un état de saleté repoussant de sorte à pouvoir mieux apitoyer les passants.
C'est ainsi que l'on rencontre souvent des jeunes femmes assises à même le sol, tenant un bébé crasseux dans les bras et faisant l'aumône de façon si insistante que les gens préfèrent éviter de les croiser en passant loin d'elles. La main toujours tendue, ces femmes arborent indifféremment un certificat médical, un biberon vide ou l'emballage d'un médicament, moyens assurés d'ébranler la conscience des gogos et d'amasser en fin de journée des pactoles considérables, particulièrement en périodes de fêtes religieuses ou de ramadhan.
Maintes fois pourtant la démonstration a été faite par les journaux que les gosses accompagnant ces "mendiantes" ne leur appartiennent pas, qu'ils ont été loués à la journée pour la circonstance et que fausses mères et enfants viennent de la banlieue ou des villages environnants qu'ils rejoignent le soir dans des véhicules particuliers, les mêmes qui les ont déposés le matin de bonne heure.
Les pouvoirs publics, qui connaissent parfaitement le problème, semblent toujours gênés de sévir contre cette nouvelle délinquance, qui date en réalité de quelques décennies déjà.
Pour le cas, enfin, des délinquants présentés au tribunal d'Oran, El-Watan ne nous apprend rien des suites données à l'affaire, excepté que l'Action sociale de la wilaya en est réduite à simplement recenser les mendiants - dont l'activité est légalement punie par la loi -, en vue d'intenter éventuellement des actions judiciaires en cas de récidive, souligne le correspondant du journal.