Dominique Strauss-Kahn, actuellement détenu à la prison de Rikers Island de New York, a présenté officiellement sa démission du F.M.I..
Dans une courte lettre datée d'hier et destinée au Conseil d'administration de cette grande institution internationale, il affirme "que c'est avec une infinie tristesse" qu'il "propose" (et non dépose, la différence est de taille) "sa démission" d'une institution qu'il a "servie avec honneur et dévouement" , en pensant d'abord "à sa femme, à ses enfants, à sa famille et à ses amis". Il exprime ensuite une pointe de regret de devoir quitter "ses collaborateurs" avec lesquels il a "acccompli de si grandes choses depuis 3 ans". Enfin, il clame surtout sa totale innocence dans le scandale qui le met en cause et se dit désormais entièrement disposé à utiliser son "temps" et "toute son énergie à démontrer son innocence".
En vérité, Washington, le premier, par la voix de son ministre du Trésor, a déjà fait savoir que le FMI joue un rôle si important dans le monde qu'il faut au plus vite désigner un remplaçant de DSK. Le sentiment généralement partagé partout ailleurs est aussi que ce dernier, désormais incarcéré pour une affaire de mœurs soulevant indignation et réprobation à travers la planète, n'en est pas à sa première infraction scandaleuse et que, même si par extraordinaire il venait à échapper demain à une inculpation définitive, son avenir à la tête d'une institution de ce type doit prendre fin, par simple devoir moral.
Du reste, des voix officielles s'élèvent également en Europe et ailleurs pour demander que l'on ferme définitivement la parenthèse DSK au niveau du FMI, à cause de son passé tumultueux suffisamment démontré en matière de débordements sexuels inacceptables, pour un homme de cet âge, de surcroît deux fois grand-père.
Enfin, puisque lui-même reconnaît volontiers que sa carrière souffre de 3 handicaps majeurs, à savoir son penchant exagéré pour les femmes et l'argent, d'une part, et, d'autre part, le poids incontournable de sa judéité, sa place ne serait-elle pas plus appropriée ailleurs qu'à la tête d'une grande banque mondiale ayant plutôt besoin d'un homme beaucoup plus proche des préoccupations des nations que du sexe ou de l'argent ?