Le Point.fr - 03/05/2011
Par Guerric Poncet
Les services doivent revenir progressivement à la normale. Le géant japonais reste sonné par l'ampleur de l'agression.
La situation reste floue chez Sony, deux semaines après le début d'un véritable cauchemar. Une gigantesque cyberattaque contre ses réseaux en ligne mi-avril a forcé le géant japonais à débrancher des dizaines de millions de clients. Les infrastructures ne sont toujours pas rétablies, et les utilisateurs sont à bout : non seulement leurs informations confidentielles pourraient avoir été volées, mais les services sont coupés.
Les 77 millions d'acheteurs de consoles qui utilisent le PlayStation Network (PSN) pour s'affronter en ligne, acheter des jeux ou des extensions ou encore regarder des films, rongent leur frein depuis le début de l'incident. Tout comme les clients de Qriocity, le service musical de Sony, lui aussi coupé. "Il est possible que votre numéro de carte bancaire (excluant le code de sécurité) et sa date d'expiration soient concernés", explique Sony sur le site de Qriocity. Ce n'est pas tout : en menant ses investigations, l'entreprise a découvert que sur le Sony Online Entertainment (SOE), un autre réseau, "des informations personnelles liées à environ 24,6 millions de comptes pourraient avoir été volées, ainsi que certaines informations d'une ancienne base de données de 2007", selon un communiqué publié lundi.
Le PSN bientôt de retour
Les utilisateurs français sont relativement protégés par la loi, et devraient être remboursés de toute activité illicite sur leur compte bancaire. Mais en ce qui concerne les autres données associées aux comptes piratés (état civil, adresse postale et e-mail, centres d'intérêt, historique des achats, etc.), la fuite est irrécupérable et devrait faire le bonheur de services de spam et de publicité.
Si tout se déroule comme prévu, le PSN devrait être de retour dans la semaine pour tous les utilisateurs. Mais le cauchemar est loin d'être terminé : les experts en sécurité affirment que les données confidentielles des clients sont en vente sur Internet, sous forme de fichiers rassemblant des milliers voire des millions de profils piratés. Accusés d'incompétence, les dirigeants de Sony font profil bas, et reconnaissent la responsabilité de l'entreprise. Le P-DG du groupe, Howard Stringer, est sur la sellette. Les joueurs pourraient décider de ne pas pardonner cet écart au créateur de la PlayStation, déjà en difficulté face à Nintendo notamment. Par ailleurs, le coût du piratage pourrait atteindre plusieurs milliards de dollars, sans compter la reconstruction des systèmes de sécurité informatique du groupe.