Les forces de répression du despote sanguinaire de Damas ont abattu hier 80 manifestants à travers diverses villes du pays, où, bravant l'interdiction abusive de se rassembler, des foules de dizaines de milliers d'hommes ont occupé la rue pour crier leur colère contre un régime, archaïque et barbare, resté sourd à leurs revendications légitimes.
À l'occasion de l'enterrement de ces victimes, de nouvelles manifestations ont éclaté aujourd'hui et provoqué une très violente répression encore. Les tirs provenaient, semble-t-il, des terrasses et des toits d'habitations où s'étaient tapis des snippers appartenant à la police politique du régime.
On dénombre à présent 13 morts répartis entre Deraa (100 km au sud de Damas) : 5; Douma (15 km de la capitale) : 5 autres et enfin 3 dans cette dernière.
Ces tueries ont suscité naturellement la consternation et la condamnation unanime à l'échelle internationale.
Après Washington, hier soir, c'était au tour de Paris et de Rome de condamner "
une répression aveugle et brutale en Syrie".
Damas n'a bien sûr que déploré ces condamnations qu'il estime excessives, perdant de vue en même temps que de tels actes barbares et inacceptables indignent également et plus fortement encore tous les peuples arabes, qui regrettent qu'une telle force ne se soit pas exprimée dans d'autres circonstances plus honorables... La destruction restée sans suite d'un site militaire syrien, il y a deux ans, en est particulièrement un exemple édifiant de la lâcheté du tyran.