D'après une étude réalisée en Russie, 39 % des sondés russes ont tout simplement honte de leur pays. Les raisons n'y manquent pas : pauvreté, inégalités, dégradation de la situation sociale et surtout des retraités, recul dans le domaine sportif, insécurité grandissante, etc.
Tous ces facteurs peu flatteurs contribuent à pousser les plus riches à quitter le pays et à s'installer dans les capitales occidentales, gardant comme secondaire leur résidence russe.
Il est vrai que le pouvoir en place ne s'est pas défini jusqu'ici une politique économique propre, viable et dynamique, à l'image de celle de Pékin par exemple, qui tienne compte de l'héritage soviétique grâce auquel Moscou faisait quand même figure de superpuissance et se distinguait par des réalisations techniques et scientifiques d'un niveau appréciable ayant par le passé toujours suscité des convoitises y compris dans le camp occidental.
Le drame est qu'aujourd'hui la corruption qui ronge profondément la société décourage les forces vives qui ne croient plus à rien dans un pays plus ou moins contrôlé par de nombreuses organisations criminelles et où les fonctionnaires se taillent la part du lion dans les dessous-de-table.
Des fortunes considérables se sont édifiées dans le même temps pour profiter davantage aux pays étrangers où elles sont investies qu'à la Russie qui tente désespérément, en revanche, de courtiser des investisseurs occidentaux.
Dans une économie quasiment soutenue par les hydrocarbures, exactement comme tous les pays pétroliers du Tiers-Monde, tout le danger est justement de se laisser endormir sur ses lauriers. Pour preuve, aucun pays vivant de la manne pétrolière n'a amorcé son décollage économique, et, dans le cas particulier de la Russie, où les inégalités de revenus sont extrêmement élevées, la crainte est de voir surgir des mouvements sociaux qui risquent de compromettre les moindres efforts entrepris jusqu'ici pour les aplanir.