Emboitant le pas au Royaume Uni qui a annoncé la même décision hier, la France, par la voix de son porte-parole, François Baroin, ministre du Budget, décide l'envoi en Libye de conseillers militaires auprès du Conseil national de transition.
C'est à l'issue de l'entretien accordé, ce matin, par Nicolas Sarkozy au président du CNT, Moustapha Abdeljalil, en visite en Europe que cette déclaration a été faite. Elle succède à une prise de position semblable publiée par le cabinet de Berlusconi.
Londres, Rome et Paris ont fait le choix de cette décision, sur la demande pressante des résistants libyens acculés par les tueries de l'armée de Kadhafi qui s'attaque délibérément et sans retenue aux populations demandant le départ du dictateur. « Nous n'avons accepté (jusqu'à présent) la présence d'aucun soldat étranger dans notre pays, mais désormais, nous sommes confrontés aux crimes de Kadhafi et nous demandons sur la base de principes humanitaires et islamiques que quelqu'un vienne et fasse cesser la tuerie », a déclaré l'un des représentants de la résistance à Misrata.
La résolution du Conseil de sécurité ne prévoyant en aucun cas l'emploi de forces au sol pour déloger Kadhafi, les trois pays précités ont compris que la meilleure aide à apporter à la résistance est précisément non pas de combattre à ses côtés mais de la conseiller à faire un meilleur usage de ses armes, en soutenant notamment à partir du sol les avions alliés pour le choix des cibles à atteindre.
Combinée à l'intensification des bombardements promise ce matin même par le président français au représentant du CNT, cet appui au sol assuré à la fois par des conseillers français, anglais et italiens devra théoriquement profiter considérablement à la résistance pour aller à la reconquête des villes réoccupées par l'armée régulière et tenter une percée vers Tripoli.
En deux mois, le conflit libyen a causé quelques 10 000 morts et 55 000 blessés, a estimé, hier, Franco Frattin, le ministre italien des Affaires étrangères, après l'entretien qu'il venait d'avoir avec le président du CNT. Fratini a d'ailleurs promis à son visiteur que l'Italie ferait un effort pour recevoir plus de malades gravement atteints, rappelant que 25 blessés avaient été déjà hospitalisés en Lombardie. Le ministre a également promis de dépêcher de nouveaux personnels médicaux qui iraient soutenir leurs compatriotes déjà sur place dans les hôpitaux libyens sous contrôle de la résistance.
avec agences et Le Figaro