Le VIè Congrès du Parti communiste cubain annonce des réformes de fond

Les 1000 délégués au VIè Congrès du Parti communiste cubain, réunis depuis samedi dernier, ont adopté d'importantes et inédites réformes, qui sont censées corriger les imperfections d'une économie dirigée et fortement centralisée depuis maintenant un demi-siècle. Dans un pays notamment marqué par un très lourd endettement et une productivité quasiment nulle, des réformes structurelles ne peuvent être en effet qu'applaudies, d'autant que seul le secteur de la santé s'est distingué jusqu'ici de façon remarquable à l'échelle internationale.

Ces mesures, au nombre de 300, ont pour objet de moderniser l'économie et de la stimuler en l'ouvrant au secteur privé, en réduisant notablement la charge de l'État par des coupes, d'une part, dans son train de vie, et, d'autre part, dans les effectifs pléthoriques de ses fonctionnaires, en décentralisant en même temps l'appareil de l'État et en rectifiant enfin les formes d'autogestion dans les entreprises.

La planification restera, bien sûr, en vigueur et devra prendre les tendances du marché, mais l'ensemble des réformes respecteront les "acquis du socialisme" et s'en inspireront.

Fidel Castro, 84 ans, absent au congrès, s'est dit entièrement acquis à ces réformes, et considère que "Les nouvelles générations doivent corriger et changer sans hésiter tout ce qui doit l'être et continuer à prouver que le socialisme est l'art de rendre possible l'impossible", a-t-il déclaré.

Le chef de l'État, Raul Castro, 80 ans, annonce, lui, qu'il est prêt à engager un tel processus "à petits pas" et "sans précipitation". Il a, par ailleurs, déclaré, en appliquant d'ores et déjà la mesure pour lui-même, que les mandats présidentiels seraient désormais limités à deux de cinq ans, au maximum.

Les travaux du Congrès devront prendre fin ce matin, avec la désignation très probable de ce dernier à la tête du parti, en remplacement de son frère, absent du congrès, et dont l'intention déclarée est de ne plus exercer aucune fonction dans le mouvement qu'il avait, comme secrétaire général, toujours présidé depuis sa création en 1965.