Accédant à la demande de la famille, le juge Mario Carroza, de Santiago, a ordonné l'exhumation des restes de Salvador Allende, ancien président du Chili, mort le 11 septembre 1973, lors du coup d'État perpétré par le général Augusto Pinochet.
L'ancien président chilien, élu en 1970, avait péri en effet dans des conditions restées suspectes.
Le dictateur Pinochet avait alors prétendu que son prédécesseur s'était suicidé en se tirant une balle sous le menton comme l'avait indiqué une soi-disant autopsie pratiquée à l'hôpital militaire, alors que tout indiquait que la victime avait été exécutée par un bombardement aérien, tandis qu'elle se trouvait dans le palais présidentiel.
La justice a rouvert, en janvier dernier, le dossier ainsi que ceux de 725 autres victimes du tyran Pinochet, durant la période 1973-1990, qui n'avaient pu être traités, faute de plaintes, indique une dépêche de l'AFP. En réalité, plus de 3000 morts sont imputables au régime du sanguinaire.
Il faut rappeler qu'à l'époque, au nom de la lutte contre le communisme, la CIA avait noyauté l'ensemble des régimes sud-américains et réussi à imposer, dans le cadre de l'opération Condor, à la tête de chaque État des dirigeants civils et militaires totalement dévoués à la cause de Washington. La CIA contrôlait alors les services spéciaux de chaque pays et désignait elle-même les objectifs à atteindre et surtout les personnes considérées comme ennemies qu'il fallait éliminer.
Videla, président de l'Argentine, entre autres, est l'un des sanguinaires qui ont appliqué à la lettre, comme Pinochet, les instructions de Washington.
Cependant, à la différence de beaucoup de chefs d'État de la région dont le règne est passé quasiment sous silence, le martyr Allende était un grand homme politique, socialiste, de grande envergure, membre de la confrérie des Francs-Maçons et dont la disparition aussi violente qu'injuste a toujours mobilisé de hauts dignitaires dans le monde.