Nouvelobs.com - 12.01.2011
par Boris Manenti
Les forums détaillant les procédures pour "pirater" ordinateurs, sites ou point d'accès Wi-Fi, se multiplient, au point d'inquiéter la gendarmerie.
"Devenir un hacker". Douze ans après "Matrix" et son héros Neo, le fantasme du hacker reste entier, au point d'inquiéter la gendarmerie.
Récemment, les sites et forums sur "comment devenir un hacker" se sont multipliés. Une rapide recherche sur le web et les résultats, pas toujours probants, pleuvent.
Derrière des titres racoleurs, de nombreux sites délivrent (au mieux) des conseils pour "télécharger un mp3 depuis YouTube" ou "contourner la loi Hadopi".
Toutefois, quelques forums "détaillent des procédures pour s'adonner à des pratiques illégales", souligne le lieutenant-colonel Eric Freyssinet, enquêteur spécialisé dans les nouvelles technologies. Des forums pointés du doigt par Eric Freyssinet lors du récent Hackito Ergo Sum.
Pirater l'accès Wi-Fi de son voisin
Nouvelobs.com a pu consulter certains de ces sites, rarement en français, où sont effectivement décrites les méthodologies pour pirater un accès Wi-Fi ou Bluetooth protégé, diffuser un cheval de Troie, envoyer des spams, déployer un botnet, etc.
Un article décrit par exemple, via des lignes et des lignes de codes, la manipulation pour exploiter une faille des logiciels Acrobat Reader et Flash afin de s'introduire dans l'ordinateur.
"Ce type de forums reste minoritaires par rapport aux 'script kiddies' ['gamins qui utilisent des scripts', NDLR] qui permettent d'attaquer un site web peu sécurisé de manière automatique, et aux boards de warez [sites pour télécharger illégalement des fichiers, NDLR]", relativise Eric Freyssinet.
Matthieu Suiche, expert en sécurité et fondateur de Moonsols, relativise : "comme en musique, on ne devient pas un expert virtuose après quelques jours de formation..." Il note toutefois une multiplication des "outils entièrement automatiques qui permettent d'attaquer des sites, à l'image du logiciel LOIC des Anonymous" qui permet de mettre hors ligne un site web désigné.
Pour rappel, le Code pénal précise : "entraver ou fausser le fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende".