TSA - 21.03.2011
par Hamid Guemache
Les enseignants contractuels, qui manifestent pacifiquement depuis deux jours devant le siège de la présidence de la République à El Mouradia sur les hauteurs d’Alger, ont été réprimés violemment par les policiers. Les médecins ont subi le même sort il y a plusieurs mois lorsqu’ils avaient tenté de se rassembler pacifiquement au même endroit. Il y a quelques semaines, les étudiants ont été frappés violemment par les policiers alors qu’ils tentaient également de tenir un sit-in pacifique devant le ministère de l’Enseignement supérieur. Au début de l’année, le gouvernement a décidé d’abandonner la lutte contre l’informel et de subventionner les prix du sucre, après seulement une journée d’émeutes violentes qui avaient embrasé le pays. Les manifestants, en majorité des adolescents, avaient alors tout cassé et tout détruit sur leur passage à Alger et dans de nombreuses villes du pays. Les promesses du ministre de l’Intérieur Dahou Ould Kablia de punir les casseurs et de les poursuivre en justice n’ont pas été tenues. Aucun manifestant n’a été condamné. Les vendeurs à la sauvette ont réoccupé les trottoirs et les places publiques d’Alger et des autres villes, transformant ainsi les villes en marchés à ciel ouvert.
Ceux qui choisissent la protestation violente réussissent ainsi à obtenir gain de cause. Au contraire, les partisans des marches, des rassemblements pacifiques et des grèves, comme les enseignants contractuels, les médecins, les étudiants, se font tabasser par les policiers, et les autorités refusent de répondre favorablement à leurs revendications légitimes. Le comportement du pouvoir choque donc les Algériens qui découvrent ainsi son vrai visage et surtout ses faiblesses vis-à-vis des partisans de la protestation violente.
L’autre exemple de cette politique est l’indemnisation des repentis et des anciens militants du FIS dissous incarcérés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. En face, des patriotes et des gardes communaux, des victimes du terrorisme qui ont porté les armes pour s’opposer aux radicaux islamistes, sont abandonnés et ne perçoivent même pas leurs maigres salaires depuis des années. Hier, plus de 300 patriotes de Relizane ont fait le déplacement jusqu’à Alger pour manifester devant l’APN et attirer l’attention des autorités sur la dégradation de leur situation sociale. Ces patriotes affirment que leurs indemnités mensuelles de 6000 dinars n’ont pas été versées depuis huit ans.
Les demandeurs de logements sont également dépités et constatent avec amertume que le gouvernement répond uniquement aux casseurs et aux mal logés des bidonvilles. Les familles qui habitent à dix dans de petits appartements, dans des immeubles vétustes de Bab El Oued à Alger sont oubliées par les autorités qui donnent la priorité au relogement des habitants des bidonvilles et des cités qui se sont soulevés comme ceux de Diar Echems.
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