Faute de se faire entendre par les pouvoirs publics, les Algériens recourent de plus en plus à l'obstruction, devenue coutumière et scandaleuse, de la voie publique. Car les effrontés qui sont à l'origine de telles initiatives insensées confondent leurs intérêts égoïstes avec le devoir sinon le besoin qu'ont les usagers de cette voie publique pour vaquer à leurs obligations ou occupations quotidiennes.
De tels écervelés feignent toujours d'oublier qu'ils mettent parfois en danger de mort des accidentés ou des malades attendus ou devant se rendre à l'hôpital pour des soins impératifs, sans parler des milliers de travailleurs, d'écoliers, de voyageurs et autres usagers dont la présence est indispensable à l'usine ou l'atelier, au bureau ou sur les bancs de l'école sinon à la gare, au port ou à l'aéroport où les horaires de départ ne s'accommodent d'aucun retard.
Dans le cas de cette route nationale n° 9 reliant Béjaïa à Sétif, quelques illuminés sans doute se sont appropriés la chaussée pour protester prétendument contre des lestages de courant et la mauvaise qualité de l'eau, comme s'il n'existait aucune autre voie de recours moins bruyante et surtout sans préjudice pour les simples usagers de la route.
À force de subir de façon récurrente de telles manifestations de bien mauvais goût et qui portent un énorme préjudice à l'intérêt national, les pouvoirs publics seraient bien avisés de sévir et de façon bien dissuasive pour y mettre un terme définitif, du moins dans ce cas d'espèce précis.