Le journal Le Monde revient, dans sa livraison d'aujourd'hui, sur les projections démographiques fort préoccupantes du Japon d'aujourd'hui.
En perdant chaque année 1 million d’habitants, ce pays, qui en compte 137, se sera délesté de quelques 37 millions en 2050, à en croire ses statisticiens.
Avec un taux de fécondité de 1.3, l’un des plus bas au monde, il est aussi bien loin du taux minimum de 2.1 permettant d’assurer un renouvellement correct des générations.
Entre autres facteurs contribuant à cette baisse de la fécondité, le Japon ne consacre que 1.1 % de son PIB comme aide publique aux familles, contre 2.4 dans les pays de l’OCDE et 3.6 en France, pays à fécondité élevée.
Le déficit public, extrêmement important (soit 180 % du PIB contre 64 % en France) est un autre frein à la distribution de cette aide.
L’encadrement enfin, tenu quasiment de travailler 12 heures par jour, ne peut concilier sa vie professionnelle avec sa vie familiale.
En comptant 11millions d’habitants de plus de 75 ans, un chiffre appelé à doubler d’ici 20 ans, le vieillissement du peuple japonais se complique davantage par les barrières mises en place contre l’immigration étrangère. Le pays ne compte aujourd’hui que 2 millions d’étrangers, à moitié coréens et 500 000 Chinois, auxquels la nationalité japonaise est refusée.
Fermé sur lui-même, le pays, fort peu attractif par ailleurs pour les investisseurs étrangers que rebute la cherté de la pierre et des loyers, ne peut puiser que sur les maigres réserves de sa communauté établie au Brésil. C’est pourquoi d’ailleurs, les 99.99 % de ses chercheurs sont des nationaux, à l’inverse des USA qui en comptent la moitié seulement.
Seule consolation enfin pour le Japon, la Chine et la Corée du sud, qui vivent également de sérieux problèmes démographiques, pourront bientôt se retrouver dans la même situation que lui.