Un nouveau signe peu trompeur, de l’effervescence subite observée au Proche-Orient, est la décision prise par Riadh de créer incessamment un dispositif capable d’assurer la protection de ses 80 champs pétroliers et de ses 11 000 km d’oléoducs. Pour couvrir un tel besoin, la mise en place d’une force armée spécifique de 35 000 hommes est donc envisagée.
La réactivation des tensions irano-américaines et, à un moindre degré sans doute, la persistance des menaces terroristes semblent justifier un tel état d’alerte.
Certes, des observateurs comme Le Figaro ne s’empêchent pas de lier ce projet à la nécessité pour les différents clans qui se partagent le pouvoir sur place de préserver leurs propres intérêts personnels respectifs, le roi détenant à lui seul quelques 5 milliards de dollars d’investissements dans le secteur pétrolier, en les mettant à l’abri d’actes terroristes dévastateurs. Mais, à dire vrai, la menace la plus forte qui sous-tend une mesure de cette taille serait plutôt inspirée par la confrontation militaire prochaine et très probable entre l'Iran et Washington.
Bien que les installations pétrolières saoudiennes ne puissent apparemment constituer une cible prioritaire pour les Iraniens, Riadh craint surtout des éventuelles attaques de commandos pouvant provenir de la mer pour mettre en péril ses gisements et bloquer du même coup les approvisionnements de son principal client et protecteur, les USA.
Pour les besoins de la force envisagée, les hélicoptères, les petits avions dits drones, les détecteurs d’explosifs sont les principaux équipements aiguisant d’ores et déjà l’appétit des constructeurs occidentaux. Mais Riadh devra, en même temps, tenir le plus grand compte des possibles infiltrations de cette force par les islamistes qui sont loin de pardonner au régime son assujettissement à Washington.