Les pouvoirs publics renouvellent depuis hier, à travers les médias, l'interdiction faite d'organiser des marches à Alger, visant principalement celle prévue pour demain par le parti R.C.D.
Ce dernier, en dépit des menaces de répression en perspective, maintient son projet et tout semble indiquer que ce parti tentera tout pour la réaliser.
D'après son communiqué publié aujourd'hui, le RCD croit savoir que Bouteflika, dans le but de désamorcer la crise dans le pays, va remanier le gouvernement. « Le chef de l’Etat suggère qu’après cette interdiction, il interviendrait, en tant qu’arbitre, pour ‘‘lâcher du lest’’ par un remaniement gouvernemental », écrit le RCD dans ce communiqué sur son site internet. « Le scénario est malheureusement connu : réprimer, intimider et courir derrière l’Histoire en cédant trop peu, trop tard et trop mal », note‑t‑il.
« En tant que citoyens algériens, nous revendiquons le droit de marcher pacifiquement dans notre capitale. Nous n’avons ni plus ni moins de droits que des organisations affiliées à la famille régnante, qui, elles, sont encouragées à manifester partout et quand elles le veulent », observe encore le RCD qui ajoute : « Au lieu de suivre la voix de la raison et de la sagesse, au lieu de suivre, faute de l’anticiper, la marche du monde, les plus hautes autorités du pays se réfugient dans la fuite en avant : occupation policière de la capitale ; propagande à la radio et à la télévision (pourquoi donner la parole à l’UGTA et pas à ses contradicteurs ?) ; annulation, dès aujourd’hui, de tous les transports ferroviaires vers la capitale, investissement par la police des cités universitaires d’Alger qui en contrôle entrées et sorties ; ce n’est plus l’Etat d’urgence, c’est l’Etat de siège ».