LEMONDE.FR avec AFP | 21.02.11 |
Des militants d'un "
Collectif pour la libération du Gabon", soutenus par Jeudi noir, ont pénétré, lundi 21 février, dans la cour d'un hôtel particulier appartenant, selon eux, à l'État gabonais pour dénoncer les "
biens mal acquis" par le président et la "
connivence" des dirigeants français.
Alors que le président de la République, Nicolas Sarkozy, recevait lundi Ali Bongo, trois militants gabonais ont, peu après 13 heures, escaladé à l'aide d'une échelle le mur d'enceinte de l'hôtel particulier situé 51 de la rue de l'Université, à Paris. Dans le même temps, une vingtaine de membres du collectif et de Jeudi noir déployaient une banderole devant l'entrée du bâtiment. "
Biens mal acquis, pouvoir mal acquis ! Ali ben Bongo dégage !", pouvait-on y lire.
"CONNIVENCE DE LA FRANCE"Des policiers, plus nombreux que les manifestants, ont chargé en lançant des gaz lacrymogènes pour libérer l'accès de la porte, former un cordon devant et encercler les militants. Ceux-ci ont dénoncé la "
connivence de la France", dont les forces de l'ordre "
protègent" les biens de l'État gabonais, et ont réclamé la "
réquisition des biens mal acquis".
"
La France doit cesser de soutenir des voleurs et des dictateurs", a plaidé Manuel Domergue, porte-parole de Jeudi noir, qui lutte contre le mal-logement, faisant notamment allusion aux vacances tunisiennes de la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie. Selon lui, "
cet hôtel particulier a été acheté par l'État gabonais pour le compte de ses dirigeants pour 100 millions d'euros", et devrait faire l'objet de "
50 millions d'euros de travaux". Or, "
l'État gabonais a autre chose à faire que d'acheter des immeubles hors de prix", a-t-il dénoncé en évoquant les conditions de vie de la population gabonaise.
L'action a duré une heure et s'est terminée par l'interpellation dans le calme des militants, dont les trois qui s'étaient introduits dans l'enceinte de l'immeuble. Ali Bongo, reçu ce lundi en fin de matinée par Nicolas Sarkozy, a succédé à son père, Omar Bongo, en août 2009 à l'issue d'un scrutin contesté.