La Haute cour fédérale d’Ethiopie vient de condamner à la prison à vie trente des trente-cinq accusés, dont deux principaux leaders de l’opposition. "La plupart des condamnés – sinon tous – sont des prisonniers de conscience incarcérés pour leurs opinions, qui n’ont pas utilisé ou prôné la violence, et ils devraient donc être immédiatement relâchés sans conditions", a estimé Amnesty international.
C’est à la suite des élections générales de 2005, que des émeutes se sont déclarées et ont conduit à des arrestations massives. Une centaine de prévenus ont été jugés en 2006 et quelques dizaines d’entre eux acquittés, indique le Journal Libération d’aujourd’hui.
Bien que ces derniers jugés aient même paraphé un document qui porte le témoignage de leurs "erreurs", et refusé par suite de se défendre, au cours du procès, la lourde sanction prise contre eux n’est même pas passible d’appel, à en croire le procureur qui considère que : "ils n’ont aucune base légale pour faire appel".
De surcroît, l’Ethiopie, forte de l’appui des Etats-Unis, qui voient en elle une alliée qui a soutenu leur intervention contre les Tribunaux islamiques somaliens, ne semble pas disposée, jusqu’ici, à se plier aux pressions internationales, malgré la suspension de l’aide budgétaire mise en jeu.
Autrement dit, c’est toujours la même rengaine, en Afrique comme tous les pays sous-développés, le maître de céans a toujours droit de vie et de mort sur ses concitoyens, et a fortiori quand ils se déclarent de l’opposition.