Le Parlement irakien est agité par un scandale de gros sous qui se seraient vaporisés dans la nature. Il s'agit d'une bagatelle de 40 milliards de dollars apparemment détournés entre 2003 et 2008.
Ce pactole était destiné à alimenter le Fonds de développement pour l'Irak (FDI). Créé en 2003, à l'initiative des USA et reconnu par le Conseil de sécurité de l'ONU, le FDI était dirigé jusqu'en 2004 par un Américain, John Bremer, avant d'être pris en charge par des Irakiens. Ses financements provenaient des revenus tirés des exportations de pétrole censés être déposés à la Réserve fédérale de New York et gérés par la Banque centrale irakienne.
Au total, 165 milliards de dollars ont été ainsi drainés durant la période en cause et virés au FDI, d'après l'ONU.
Selon une dépêche AFP, le Conseil international consultatif et de contrôle (CICC) a été mis en place pour auditer les comptes du FDI et s'assurer que les fonds étaient utilisés de "manière transparente et juste" et que 5 % des revenus pétroliers étaient prélevés pour payer les dommages de guerre, principalement au Koweït.
Mais, des irrégularités étant apparues dans la gestion de ces comptes, le Parlement s'en est saisi et a mis en place deux commissions pour tenter de tirer au clair un trou aussi considérable de 40 milliards. "Nous ne savons pas où (l'argent) a disparu. [...] Il a été dépensé pour quelque chose, mais cela n'apparaît pas sur nos comptes", a déclaré le président du parlement, ajoute encore la dépêche de l'AFP.
L'agression américaine, en foudroyant gratuitement le pays de Saddam à l'époque, avait non seulement détruit des centaines de milliers de personnes mais permis l'émergence simultanée de centaines voire de milliers de rapaces sans foi ni loi accourus à la curée; ce qui explique d'aussi graves détournements. Il est vrai aussi, ainsi que le disait Boumediene, que "Personne ne peut s'empêcher de mettre le doigt dans un pot de confiture."