A six mois du Congrès devant permettre la désignation de la nouvelle équipe dirigeante du
Parti socialiste, les candidatures se multiplient pour le poste de premier secrétaire devant succéder à François Hollande.
L'on savait Moscovici partant déclaré pour briguer la tête du Parti. Cet ancien ministre des Affaires européennes dispose, il est vrai, de certains appuis non négligeables.
L'on savait aussi Julien Dray, Laurent Fabius, Manuel Valls et François Hollande probables candidats à la fois pour prendre la tête du parti et pour les élections présidentielles de 2012.
L'on savait encore Bertrand Delanoë, le maire actuel de Paris, vivement intéressé à la fois par la direction du mouvement et la magistrature suprême. Il a déjà écrit spécialement un ouvrage qui éclaire sur le programme de sa prochaine campagne électorale éventuelle pour la magistrature suprême. Les idées exprimées auraient même reçu l'aval de Lionel Jospin.
Mais l'on attendait peu l'entrée en lice, du moins immédiate, de Ségolène Royal qui, il y a quelques jours seulement, estimait trop tôt de dévoiler ses ambitions. Désormais, elle se jette dans la bataille pour les mêmes objectifs que le maire de Paris. "
Si les militants en décident ainsi et l'estiment utile pour le Parti socialiste, j'accepterai avec joie et détermination d'assumer cette belle mission de chef du parti", a-t-elle déclaré hier soir, dans une rencontre de "L'Atelier citoyen" à Paris.
Un tel afflux de candidatures exprimées avant même la réunion du congrès inquiète, il va sans dire, nombre de ténors du parti. Cambadélis, un proche de Dominique Strauss-Kahn, estime même que le PS s'est transformé en une "pétaudière" où "
rien n'est respecté... ni le calendrier, ni les militants, ni aucune des décisions qui sont prises". Jacques Lang n'est pas en reste qui considère que "
l'inflation de candidatures au sein du Parti socialiste donne parfois le tournis."
Le vrai combat, en vérité, doit mettre aux prises les deux principales candidatures qui émergent du lot : celles de Royal et de Delanoë. La première, se fondant sur l'importante popularité recueillie au second tour des dernières élections présidentielles, soit 17 millions de voix, croit être dans son droit de revendiquer une place de premier ordre dans la direction du Parti, feignant ce faisant d'oublier qu'une année s'est écoulée depuis cette date et que son électorat a peut-être évolué dans un autre sens entretemps. La seconde, s'inscrivant dans le droit fil d'un succès, particulièrement remarqué aux dernières élections municipales, qui a consacré un bilan hautement positif de son action dans la Ville de Paris, donne à son auteur bien plus de chance de réunir un plus large consensus autour de lui.
Aussi, avant même la tenue des assises du parti, il est possible qu'une décantation se fasse pour arrêter la liste à ces deux seuls noms.