Médecins du monde (ou MDM), l’association humanitaire bien connue, vient de jeter un pavé dans la mare, en dénonçant la discrimination faite aux migrants irréguliers en matière de santé.
Dans une étude réalisée dans sept pays de l’U.E., y compris la France et le Royaume-Uni, cette organisation apporte la preuve que 24 % seulement des personnes interrogées bénéficient réellement de la couverture santé, à laquelle pourtant 78 % ouvrent légalement droit.
Sauf en Espagne, où l’accès aux soins est autorisé, moyennant inscription préalable dans les fichiers municipaux, partout ailleurs les situations se présentent différemment. Et, dans le cas extrême de la Grèce, seuls les soins d’urgence sont prévus à l’endroit des sans-papiers.
Plus généralement, en effet, ces derniers, qui vivent quasiment sous le seuil de la pauvreté, à 40 % dans un logement précaire et à 11 % dans la rue, méconnaissent leurs droits et n’osent pas affronter les difficultés administratives, et moins encore les risques d’une dénonciation, voire d’une arrestation et d'une reconduite à la frontière. Ils ignorent même, en majorité, qu’ils peuvent être gratuitement dépistés en matière de VIH ou qu’ils ont accès de même aux vaccinations.
L’organisation humanitaire estime qu’il faut « déconnecter » les problèmes de santé des questions administratives concernant le monde des migrants clandestins.